Peut-on utiliser le titre La Puissance et la Gloire d’un roman de l’écrivain britannique Graham Greene, publié en 1940, pour parler, en transposant le contexte, de certains aspects de la situation internationale qui se déroulent sous nos yeux?
Ne voit-on pas Vladimir Poutine exacerber le sentiment national russe pour affirmer sa puissance et en tirer gloire, en l’étendant même aux Russophones hors des frontières russes, avec l’appui de sa puissance militaire?
En 2008, n’a-t-il pas annexé une partie de la Géorgie, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud, sans grande réaction des Occidentaux, puis en 2014 n’a-t-il pas annexé la Crimée ukrainienne, tout en poussant ses troupes dans l’est de l’Ukraine?
N’est-ce pas la même stratégie que celle adoptée par Hitler qui, en 1938, annexait l’Autriche germanophone, en vertu du principe «un peuple, un Reich, un Führer»?
C’était l’Anschluss suivie de l’annexion des Sudètes, la partie nord-est de la Tchécoslovaquie (actuelle République tchèque), à la frontière de l’Allemagne, peuplée de quelque 3 millions de germanophones ainsi rattachés à l’Allemagne. Grâce notamment à sa puissance militaire, Hitler ne se voyait-il pas à la tête d’un empire, d’un «Reich de mille ans» (das tausendjährige Reich)?