«Dans des provinces où les francophones sont beaucoup moins nombreux qu’en Ontario, on remarque la présence d’universités de la langue française. C’est le cas de l’Université Sainte-Anne, en Nouvelle-Écosse, et de l’Université Saint-Boniface, au Manitoba… Il est nécessaire de mieux faire connaître les politiques linguistiques … Et de renforcer les revendications visant le parachèvement du secteur éducationnel en établissant des institutions universitaires francophones autonomes en Ontario. À quand donc une université francophone en Ontario?»
Voilà la conclusion que deux professeurs de l’Université Laurentienne tirent d’une étude menée à Sudbury et à Hearst et portant sur les services en français et les politiques d’aménagement linguistique dans le domaine de l’éducation.
La professeure Amélie Hien et le professeur Ali Reguigui ont profité du Congrès mondial des droits linguistiques, tenu à l’Université de Teramo (Italie), du 19 au 23 mai dernier, pour partager quelques résultats de leur étude exploratoire visant à recueillir et analyser les perceptions des membres de la minorité quant aux politiques d’aménagement linguistique, la distance parcourue et le fossé qui sépare encore ces politiques de leurs aspirations véritables.
Après avoir noté que la grande dispersion des Franco-Ontariens et leur présence dans des zones de pouvoir politique et économique à forte majorité anglophone a été un facteur dans leur bilinguisation et dans l’assimilation progressive d’un certain nombre d’entre eux, les chercheurs constatent que les régions de l’Est, du Sud et du Nord-Est, avec leurs pôles culturels respectifs, Ottawa, Toronto et Sudbury, disposent, chacune, d’un réseau institutionnel qui permet aux francophones d’y vivre une vie culturelle enrichissante.