Les Éditions La Presse ont récemment lancé Amitié interdite, un ouvrage où Danièle Bombardier recueille les propos de deux improbables amies: Louise Beaudoin, souverainiste passionnée, et Liza Frulla, fédéraliste convaincue. Mettant de côté la langue de bois, ces deux femmes discutent du débat constitutionnel, du référendum de 1985, des grands enjeux de la culture, de l’avenir de la langue française, de la place des femmes en politique, de l’environnement, des défis et dérives du multiculturalisme.
Louise Beaudoin et Liza Frulla se sont rencontrées grâces à des connaissances communes: Denise Bombardier, Édith Butler, Clémence DesRochers, Lise Bissonnette. Elles sont amies depuis plus de 15 ans, ce qui a incommodé certains collègues fédéralistes de Frulla, qui répond qu’elle a toujours pu faire la différence entre ses amitiés personnelles et son option politique.
Les deux ont été ministre de la Culture et des Communications à Québec. Louise a été ministre des Relations internationales et Liza a été ministre du Patrimoine canadien à Ottawa. Les deux politiciennes se sont toujours respectées (Liza a refusé d’être la critique de Louise à l’Assemblée nationale et Louise a refusé de faire campagne dans le comté de Liza).
L’engagement politique de Liza et de Louise repose sur des bases bien différentes. La première l’explique en ces mots: «toi, Louise, tu as une cause, moi j’ai un intérêt, et je veux que ça marche […], que ça fonctionne bien aux niveaux social, économique, culturel et environnemental. C’est bien différent de se dire: Je vais faire un pays.»
Les deux amies estiment que les ministres féminins possèdent souvent mieux leurs dossiers que les ministres masculins. Elles les ont fouillés davantage, elles sont plus crédibles et on respecte leur compétence.