Commission de vérité et réconciliation du Canada a publié ses conclusions et recommandations le 2 juin, après un mandat de six ans au cours duquel les trois commissaires – le juge autochtone manitobain Murray Sinclair, la journaliste ontarienne Marie Wilson et l’avocat, ex-député et chef autochtone albertain Wilton Littlechild – ont entendu plus de 6750 survivants et témoins venant des quatre coins du pays sur plus d’un siècle de mauvais traitements dans les pensionnats «indiens».
Les conditions sanitaires y étaient telles que le taux de mortalité était près de cinq fois plus élevé qu’au sein du reste de la population. Jusqu’en 1940, quelque 3200 enfants y sont morts de diverses maladies, dont la tuberculose, et ont été victimes de malnutrition et d’autres abus physiques, psychologiques et sexuels.
Les 94 recommandations constituent une première étape pour redresser le «tort historique» des pensionnats indiens et faire progresser le processus de réconciliation, estime Murray Sinclair. Celles-ci comprennent des mesures pour protéger le bien-être des enfants, conserver le patrimoine linguistique et culturel, promouvoir l’équité juridique et améliorer le partage d’information sur les enfants disparus.
Reconstruction
«La réconciliation repose sur la reconstruction de la culture autochtone et sur la préservation des langues et des cérémonies que les pensionnats ont tenté de faire disparaître», a précisé Marie Wilson.
On suggère aussi aux gouvernements du pays d’adopter et de mettre en oeuvre la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, que le Canada n’a toujours pas signée. La Commission demande même au pape François de présenter des excuses aux survivants au nom de l’Église catholique.