750e anniversaire Dante: un grand parmi les grands

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 01/06/2015 par Gabriel Racle

Puisque 2015 célèbre le 750e anniversaire de la naissance de Dante, c’est l’occasion d’évoquer brièvement ce grand poète italien et son œuvre.

Dante Alighieri est né à Florence entre la mi-mai et la mi-juin 1265 dans la famille des Alighieri, qui auraient joué un rôle important dans la vie de la cité. Dante est un diminutif de Durante.

Vers 1290, il s’engage dans la vie politique. Dante est un partisan de l’indépendance de Florence à l’égard de la papauté. Il prend position en faveur de la séparation du pouvoir temporel et du pouvoir spirituel. Dante est envoyé en ambassade à Rome en 1301 avec deux autres émissaires; Boniface VIII y retient Dante pendant que les partisans du pape prennent le pouvoir à Florence.

En 1302, Dante est condamné à s›exiler et ne reviendra plus dans sa ville natale. Il vivra notamment à Vérone puis à Ravenne, où il meurt le 14 septembre 1321. Curieusement, le décret de bannissement de Dante de la ville de Florence ne sera révoqué qu’en 2008.

Ces trois étapes marquent les grands moments de la vue publique de Dante.

Publicité

Le père de l’italien

Quelques faits ayant eu des répercussions personnelles sur Dante ont marqué sa vie et se traduisent dans ses œuvres, les inspirant ou les orientant. Car en dehors de ses activités politiques, Dante est «le plus grand écrivain italien». (Encyclopédie de L’Agora)

Il est considéré, avec Pétrarque (1304-1374), auteur de l’immortel Canzoniere, recueil de 366 poèmes en toscan, et Boccace (1313-1375), auteur notamment du Décaméron, comme le «Père de la langue italienne», et l›une des «trois couronnes» qui ont imposé le toscan comme langue littéraire, choisi comme langue officielle du Royaume d›Italie après sa proclamation en 1861.

Poète majeur du Moyen Âge, des malheurs ont frappé Dante et se répercutent dans son œuvre. Il est rapidement orphelin de sa mère (1278) puis de sin père (1282). À neuf ans il rencontre pour la première fois celle qui devait lui inspirer «ce qui jamais ne fut dit d’aucune»; il la retrouve à 18 ans, mariée, mais elle meurt à 25 ans.

La passion de Dante pour la jeune femme se transforme en amour mystique: Béatrice, symbole, source de grandeur d’âme et de dépassement de soi.

Dans le même temps, Dante fait l’expérience, douloureuse pour lui, des soubresauts et revirements politiques. À son deuil s’ajoute la trahison politique lorsqu’il est retenu à Rome pour que ses ennemis triomphent à Florence, alors qu’il venait négocier avec le pape.

Publicité

Condamne au bûcher, tous ses biens confisqués, il ne lui reste que l’exil, Forlì, Vérone, Sienne, Mulazzo, Arezzo, Padoue, Paris où il séjourne quelque temps, puis Ravenne où il meurt de la malaria chez le poète et homme politique Guido Novello da Polenta (vers 1275–v. 1333) le 14 septembre 1321. Son tombeau se trouve dans la capitale mondiale de la mosaïque.

L’amour et le feu

Dante nous a laissé des traités en latin. De vulgari eloquentia traite de l’éloquence de la langue vulgaire pour magnifier comme langue littéraire artistique le vulgaire italien. Il Convivio (Le banquet), traité écrit en toscan «vulgaire», propose un «banquet de sagesse» (la philosophie étudiée alors en latin) à tous ceux qui ne connaissent pas le latin.

La vita nuova est sa première œuvre poétique (1283-1295). Vers et prose y alternent (prosimètre). Il décrit sa première rencontre avec Béatrice, sa passion, son désespoir à la mort de celle-ci et un rêve plein de puissance évocatrice.

Dante voit apparaître le dieu Amour dans une nuée de feu, portant Béatrice nue dans un drap couleur de sang. Amour tient dans sa main le cœur enflammé de Dante et le donne à manger à Béatrice, puis s’élève vers le ciel avec elle.

Visite aux enfers

L’œuvre la plus célèbre est la Divine Comédie (divine, un ajout des éditeurs). «L’œuvre raconte le voyage imaginaire du narrateur qui se retrouve brusquement plongé dans une forêt sombre. Là, il rencontre Virgile qui l’invite à pénétrer dans le monde de l’au-delà. Dante le suit et c’est par la visite de l’enfer que commence son périple, suivra le purgatoire et enfin le paradis.» (Wikipédia)

Publicité

«Cette œuvre monumentale offre ainsi de nombreuses lectures différentes; elle est à la fois le récit du parcours personnel de Dante, un manuel théologique chrétien de description de l’au-delà, un roman à valeur éthique et morale ou encore une réflexion sur la recherche du salut éternel.» (id.)

Le professeur de littérature étrangère à la Sorbonne de Paris, Frédéric Ozanam (1813-1853), avait écrit: «Dante a fait comme Michel-Ange. Au commencement du seizième siècle, Rome était encore pleine de ruines; le pape chargea Michel-Ange Buonarotti de les utiliser… Dante a agi de même; il a trouvé dans Boèce, dans Virgile, dans Aristote, de beaux fragments d›antiquité; il les a relevés de la poussière pour en faire des colonnes de son édifice.» (Commentaire du chant I, in Œuvres complètes de A. F. Ozanam. Tome neuvième. Le Purgatoire de Dante. Troisième édition. Paris, Lecoffre fils et Cie, 1875, p. 38-39.)

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur