Les entreprises canadiennes n’ont plus à s’inquiéter de l’encadrement réglementaire en matière d’environnement du gouvernement du Canada.
Le «plan vert» du ministre John Baird, présenté jeudi dernier à Toronto, exige peu des entreprises: réduction de 60 mégatonnes des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 par rapport au niveau de 2006. Ce n’est même pas 20% des émissions actuelles des grandes entreprises.
Fini le protocole de Kyoto, finies les craintes de devoir composer avec des règles dures, serrées et coûteuses. Le «plan vert» du gouvernement Harper épargne les grandes sociétés, à commencer par les principaux pollueurs au Canada: les pétrolières. Tout ce qui leur est demandé d’ici 13 ans, c’est de réduire l’intensité de leurs émissions de gaz à effet de serre. Réduire l’intensité, ce n’est pas réduire la totalité des émissions d’une entreprise.
C’est plutôt réduire les émissions par unité de production. Exemple: une entreprise pétrolière produit 50 000 barils de pétrole par jour et émet 20 000 tonnes de C02. Ça représente 0,4 tonne par baril. Vous me suivez? Ce que le gouvernement demande à cette pétrolière, c’est de réduire de 6% son intensité d’émission par unité de production en 2008.
Autrement dit: 0,4 tonnes – 6% = 0,34 tonnes. Le problème, c’est que si l’entreprise augmente sa production, par exemple à 60 000 barils de pétrole par jour, ça veut donc dire que les gains réalisés avec la réduction d’intensité seront annulés. Calculons: 60 000 barils x 0,34 tonnes = 20 400 tonnes de C02. C’est une hausse des émissions malgré une baisse d’intensité. L’exemple d’une pétrolière est le bon exemple à prendre puisqu’il est prévu que la production annuelle de pétrole passe de 1 million de barils par jour en Alberta aujourd’hui à 3,5 millions de barils par jour en 2015.