«J’ai fait le rêve qu’en 2115, je lisais un roman intitulé 50 nuances de… rose, relatant tous les progrès de la cause féminine. Dans ce livre, les centres ont fermé et Oasis n’existe plus: il a atteint son objectif d’équité et de sécurité pour toutes les femmes.»
C’est le rêve de Ghislaine Sirois, directrice d’Action ontarienne contre la violence faite aux femmes de 1992 à 2012 et invitée d’honneur du gala des 20 ans du centre Oasis, le vendredi 8 mai, qui a attiré une centaine de personnes au Artscape Wychwood Barns.
Un rêve partagé avec ses bénévoles, employées ou usagères d’Oasis qui écrivent son histoire depuis 1995. Il y a 20 ans, l’aventure commençait au sous sol du Centre médico-social communautaire (fusionné, depuis, avec le Centre francophone) avec deux bénévoles dont Kathryn Penwill, fondatrice et l’une des invités d’honneur du gala de vendredi.
«L’objectif était de servir des femmes francophones victimes d’agressions sexuelles. Il n’y avait pas de services en français, à l’époque. On essayait de se faire connaître en organisant des interventions dans les écoles, on faisait des débats le mercredi», explique Kathryn.
Aussi, elles proposent leur aide directement dans les maisons d’hébergement anglophones, au plus grand bonheur de certaines femmes réfugiées, comme Dada Gasirabo, l’actuelle directrice d’Oasis. «En 1997, j’ai fui le Rwanda. J’avais perdu presque toute ma famille et je me suis retrouvée seule, avec deux enfants en bas âge au cœur d’une ville que je ne connaissais pas. Quand on m’a dit que des francophones venaient au centre d’hébergement, j’ai tout de suite accouru vers elles», confie-t-elle.