La dictée 2015 de L’Express

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Publié 12/05/2015 par Martin Francoeur

C’est l’heure de la dictée! Notre rendez-vous annuel pour mettre à l’épreuve vos connaissances orthographiques et grammaticales!

Ça fait maintenant quelques fois que je vous convie à ce jeu de la dictée truffée d’erreurs. À quelques reprises, je vous ai proposé un petit exercice inspiré d’une dictée.

S’il m’est arrivé d’utiliser les dictées imposées aux participants dans le cadre de concours comme la Dictée des Amériques, les plus récents exercices du genre sont faits à partir de dictées que j’ai humblement rédigées.

On m’a récemment demandé, pour une troisième année consécutive, de pondre une petite dictée pour un concours qui se déroulait dans le cadre du Salon du livre de Trois-Rivières. Le rendez-vous est toujours une occasion de s’amuser.

Bien sûr, la dictée est difficile. C’est un concours. Mais les participants – il y a souvent des habitués qui reviennent année après année – adorent cet exercice puisque c’est une occasion non seulement de mesurer leur maîtrise de la langue française, mais aussi et surtout, de découvrir plusieurs de ses subtilités ou de ses mots parfois complexes.

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Le Salon, cette année, avait pour thème Oser la parole, sur lequel je me suis basé pour rédiger la dictée.

Puisqu’il m’est impossible de vous faire subir l’épreuve traditionnelle de la dictée, je reproduis ici le texte en prenant soin d’ajouter vingt fautes. Le but du jeu est de les repérer. Dans ma prochaine chronique, je vous guiderai dans la correction.

Voici donc le texte de la dictée, volontairement truffé de vingt erreurs.

HOMMAGE À CEUX QUI PRENNENT LA PAROLE

Qu’ont en commun les poètes, les trouvères, les troubadours, les balladins, les ménestrels, les chansonniers, les conteurs? Ils ont tous la parole comme principal outil. Ils sont, ou ils fûrent, des porteurs de mots sous différentes formes. De tout temps ils ont exaucé l’art de la parole.

Ils ne sont pas les seuls à savoir ainsi jongler avec les mots. De nos jours, les rapeurs et les slameurs prennent parfois le relai. Devant des foules bigarrées, ils démontrent leur savoir-faire en alignant des verbes colorés, des mots-valises inventés de toutes pièces, des adjectifs qu’on croyait obsolètes mais qui, dans leur bouche, deviennent bien vivants.

Quelque soit la source de leur inspiration, ils parviennent à livrer un message, une émotion quelconque, autant d’empreintes indélébiles laissés dans notre mémoire ou dans notre inconscient.

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Dans leurs œuvres, les mots évoquent les idées qui se sont succédées, bousculées, entrechoquées. Mais ce procédé, loin d’être leur apannage, est aussi partagé par d’autres experts ès forme d’expression.

À ces maîtres des mots s’ajoutent en effet ceux qui parlent pour convaincre. Pensons au blabla incessant des bonimenteurs de tout acabit, aux discours emberlificotés des politicailleurs qui haranguent les foules, suivant les traces de Démostène ou de Cicéron. Ils se croient parfois maîtres de la réthorique et des figures de style comme la litote, l’anaphore, les synecdoques bien tournés ou les oxymors improvisés. Mais gare à la démagogie! Si leurs envolées suscitent parfois des oh!, il peut aussi y avoir débat!

N’oublions pas les panégériques et les dythyrambes, prononcées pour encenser quelque quidam ou quelque personnage important.

Enfin, il ne messied pas de saluer au passage tous ceux qui, sans être des pro du langage parlé, osent prendre la parole pour protester, pour commenter, pour revendiquer ou simplement pour dire, sans ambage ou avec forces faux-fuyants, «je t’aime».

Voilà. N’oubliez pas qu’il arrive, dans notre merveilleuse langue française, que différentes graphies soient acceptées pour certains mots. Notez également que la dictée ne tient pas compte de l’orthographe rectifiée.
Je me dois aussi de mentionner qu’il ne s’agit pas d’un concours. Simplement d’un petit exercice qui vous permettra de mesurer vos connaissances en français. Il n’y a donc malheureusement pas de prix à gagner.

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Seulement un peu de fierté et aussi, je l’espère, le sentiment d’avoir appris quelque chose.

Et je vous préviens: la dictée est de niveau compétition. Ne vous étonnez pas si vous ne parvenez pas à trouver les vingt erreurs. Et si jamais vous y parvenez, posez-vous la question à savoir combien de fautes vous auriez eues si vous aviez pris part à une véritable dictée avec ce texte à l’honneur.

Et n’oubliez pas d’être honnêtes…

Auteur

  • Martin Francoeur

    Chroniqueur à l-express.ca sur la langue française. Éditorialiste au quotidien Le Nouvelliste de Trois-Rivières. Amateur de théâtre.

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