Le droit de contester des projets environnementaux existe-t-il vraiment si le coût de l’expertise est prohibitif au point de ne pas pouvoir établir un dossier solide, et que les Règles de pratique du Tribunal de l’environnement de l’Ontario imposent un échéancier qui oblige «à retenir les services d’un expert avant même qu’un demandeur n’ait reçu l’autorisation gouvernementale relative à son projet»?
C’est la question qu’on peut se poser à la suite de la présentation faite par Maître Asha James, du cabinet Falconers (Toronto), lors du Symposium sur l’environnement au tribunal, tenu les 6 et 7 mars dernier, à Calgary, par l’Institut canadien du droit des ressources, en collaboration avec l’Association du Barreau canadien.
En Ontario, la Loi sur la protection de l’environnement, LRO 1990, c. E. 19, prévoit la possibilité de porter en appel l’autorisation d’un projet d’énergie renouvelable pour les motifs qu’il causera des dommages graves à la santé des êtres humains ou des dommages graves et irréversibles à des végétaux, à des animaux ou à l’environnement naturel.
Traitant de la difficulté pour les particuliers de recueillir une preuve d’expert, Me James a notamment rappelé que le bassin d’experts possédant les connaissances pertinentes est très restreint.