Si vous débarquez demain dans un coin de la planète Mars, pouvez-vous devenir propriétaire du terrain? Non, en vertu d’un traité international signé il y a 47 ans. Sauf que si les compagnies privées continuent de montrer le bout de leur nez, elles n’accepteront plus longtemps cette réponse.
«Nous reconnaissons le désir du secteur privé de protéger ses investissements et son personnel sur la Lune ou sur d’autres corps célestes.» Cette lettre émanant d’un directeur de l’administration américaine de l’aviation signale un changement de cap dans l’exploration spatiale. Datée du 22 décembre, elle a été obtenue par Reuters au début de février.
Pour l’instant, le seul texte de référence est le Traité de l’espace, signé sous l’égide des Nations Unies en 1967. Il stipule qu’aucun pays ne peut proclamer sa souveraineté sur quelque partie de «l’espace extra-atmosphérique», incluant la Lune et les autres planètes. L’espace est, autrement dit, une zone internationale, au même titre que les océans.
En 1979 a été ajouté à cette entente le Traité sur la Lune, signé aujourd’hui par 16 pays, dont la France – mais pas les États-Unis, ni la Chine, ni la Russie.
C’était l’époque de la guerre froide entre Washington et Moscou, et plusieurs souhaitaient ne pas transposer là-haut les querelles terrestres. Mais c’était surtout une époque où on n’imaginait pas qu’une course à l’espace puisse être menée par autre chose que des pays.