Queens Calling, le nouveau «showcase» de Dance Immersion, présenté à Harbourfront les 6 et 7 février pour le Mois de l’Histoire des Noirs, est dédié aux 219 adolescentes nigérianes enlevées l’an dernier par le groupe armé islamiste Boko Haram.
Huit chorégraphes, chacune directrice de sa compagnie de danse au Canada, aux États-Unis ou au Royaume-Uni, présenteront des extraits d’oeuvres récentes, certaines en première mondiale, célébrant la femme noire – le mandat que s’est donné Vivine Scarlett en fondant Dance Immersion en 1994.
«Je participe souvent à ces showcases et à d’autres spectacles à Toronto», indique en entrevue à L’Express l’une de ces huit chorégraphes, Ghislaine Doté. Née en Centrafrique, elle a grandi en Côte d’Ivoire avant de s’établir à Montréal et fonder la compagnie Virtuo. Elle a aussi travaillé avec l’Opéra de Montréal et le Cirque du Soleil.
Elle n’a pas connu des violences comme celles qui secouent présentement le Centrafrique (entre chrétiens et musulmans) ni celles (ethniques) qui ont accompagné les dernières élections en Côte d’Ivoire. Ses parents habitent d’ailleurs maintenant au Maroc. «Mais, comme tout le monde, j’ai été horrifiée par l’enlèlevement des jeunes Nigérianes», dit-elle.
L’extrait qu’elle présentera à Toronto, avec cinq danseuses et danseurs, s’intitule Merry Age, jeu de mots sur le thème du mariage. C’est une coïncidence ici, mais on a rapporté que plusieurs des jeunes filles enlevées par Boko Haram ont été «mariées» ou vendues en esclavage.