Six Canadiens reçoivent la Légion d’honneur

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Publié 03/04/2007 par Carole Nkoa

Daniel Jouanneau, ambassadeur de France au Canada honorait le mercredi 28 mars dernier, à la caserne de Toronto The Queen’s Own Rifles of Canada, les vétérans canadiens qui ont héroïquement participé pendant la Seconde guerre mondiale à la libération de la France. L’événement s’est tenu en cercle fermé où seuls les membres des familles des vétérans étaient autorisés à assister à la cérémonie hautement prestigieuse et solennelle.

Frederick G. Barnard, caporal au régiment des Queen’s Own Rifles de la 3e division canadienne, l’honorable Barnett J. Danson, Arthur H. Boon, Theodore John Bennett et James Herbert Mc Cullough étaient parmi les soldats canadiens partis pour la libération de la France et de l’Europe occidentale pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils recevaient mercredi dernier la médaille française la plus honorifique: la Légion d’honneur.

Parmi ces vétérans, quatre d’entre eux ont débarqué le 6 juin 1944 sur les plages de Normandie, un autre a participé au raid sur Dieppe en 1942, un dernier est devenu ministre de la Défense dans le gouvernement Trudeau.

Instaurée par Napoléon Bonaparte en 1802, la Légion d’honneur est une décoration militaire et civile récompensant les soldats de la Grande armée qui avaient parcouru l’Europe et s’étaient distingués par leur bravoure, leur patriotisme, leurs actions militaires ou civiles.

«En vous décorant d’une si haute distinction, la France veut aussi honorer l’ensemble de ces grands soldats canadiens qui se sont battus pour la liberté», a déclaré M. Jouanneau quelques instants avant de remettre la médaille de la Légion d’honneur à chacun de ces vaillants hommes.

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«Nous, Canadiens et Français partageons une histoire commune. À deux reprises, dans notre histoire, le Canada et la France se sont engagés à défendre les valeurs comme la liberté, la démocratie, la souveraineté et la dignité. Ce soir, je souhaiterais vous exprimer la gratitude de la France pour avoir défendu ces valeurs qui sont les nôtres. C’est avec une grande émotion que j’aurai l’honneur de présenter six valeureux vétérans, chevaliers de la Légion.»

Après la lecture de son discours, Daniel Jouanneau a appelé l’un après l’autre chaque vétéran pour lui décerner la médaille de la Légion d’honneur. «Caporal Barnard, au nom du Président de la République française, nous vous faisons Chevalier de la Légion d’honneur». Frederick Barnard a débarqué aux premières heures du 6 juin 1944 avec son frère qui mourra à ses côtés.

L’honorable Barnett J. Danson participe aux combats d’Arromanches et de Falaise où il est blessé par balles et perd l’œil gauche. Puis, il est fait officier de l’ordre national du mérite en 1995, officier de l’ordre du Canada en 1996 et reçoit le Vimy Award en 2000. Arthur H. Boon débarque en Normandie comme tireur. À bord d’un char de combat, il prend part aux batailles qui conduisent à la libération de la France, de la Belgique, des Pays-Bas et de l’Allemagne.

Au tour de Théodore John Bennett de recevoir sa médaille de mérite au nom de sa bravoure. Il participe au raid de Dieppe en 1942 et débarque avec son régiment du South Saskatchewan où il sera fait prisonnier peu après.

William Hale débarque le 6 juin 1944 à 6h du matin. Il appartient au 10e régiment blindé et arrive à Courseulles. Pendant la guerre, on le surnommera le «chanceux» pour ses grandes valeurs de courage, d’initiative, de persévérance et de détermination.

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Enfin, le Caporal James Herbert McCullough prend part, comme éclaireur et tireur d’élite à tous les violents combats menés par son régiment. Il se bat à Carpiquet, à Caen et à Boulogne pour la libération de ces communes.

La cérémonie a été menée dans un silence éloquent. Les vétérans ont été salués par la France mais aussi par les soldats canadiens de The Queen’s Own Rifles of Canada. C’est au pas de la Marche du Bataillon qu’ils leur ont manifesté leur haute estime et leur considération. Les familles et amis, émus, ont tous attendus avec une impatience silencieuse le moment de la gloire et de la reconnaissance de leur père, époux ou ami. Fille, fils, épouse étaient affairés à prendre des photos ou à filmer la cérémonie.

Mais c’était aussi une cérémonie lourde en souvenirs. Dans un silence presque palpable, les vétérans calmes et attentifs à la moindre parole prononcée par l’ambassadeur se souvenaient. L’un d’entre eux a d’ailleurs déclaré: «N’oublions pas nos amis».

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