«Quand j’ai commencé mes études en droit vers la fin des années soixante, les manifestations aux États-Unis quant aux relations de race, la guerre au Vietnam, et des soucis naissants par rapport à l’environnement signifiaient la venue d’un temps turbulent. Il y avait très peu de femmes dans mon école de droit, et aucune femme professeure. Je n’avais pas de modèles…Plusieurs de mes professeurs me semblaient arrogants et ne s’intéressaient pas à nous montrer à quoi serviraient nos études d’un point de vue pratique.»
C’est ainsi que, dans le cadre d’une conférence présentée le 4 novembre dernier, à la Section de common law de la Faculté de droit de l’Université d’Ottawa, l’honorable Constance Hunt, a débuté son témoignage personnel sur l’art d’être juge.
Utilisant tantôt la langue anglaise, tantôt la langue française qu’elle maîtrise bien, celle qui a été membre des Cours d’appel de l’Alberta, des Territoires du Nord-Ouest et du Nunavut, a captivé son auditoire en rappelant d’abord quelques faits de sa vie avant qu’elle soit élevée à la magistrature.
Puis, elle a parlé du premier cas qu’elle a entendu en tant que juge d’appel, Vriend c. Alberta, pour conclure avec un aperçu de ce qu’elle a appris de ce dossier qui a marqué une étape importante au Canada dans l’interdiction, en matière d’emploi, de discrimination pour orientation sexuelle.
Elle a fait référence à la discrimination – contre les minorités et contre les femmes – qui était enracinée profondément dans les attitudes sociales et la politique gouvernementale.