Est-ce qu’un jour Bell Canada deviendra Bell USA? Avec la rumeur lancée par le Globe and Mail la semaine dernière, voulant qu’une firme d’investissement privé de New York soit sur le point de faire une offre pour BCE, plusieurs analystes se demandent si Ottawa ne serait pas sur le point d’accepter que des sociétés étrangères deviennent propriétaires d’entreprises de télécommunications au Canada.
Le ministre fédéral de l’Industrie Maxime Bernier s’est montré ouvert à l’idée et des spécialistes en télécommunications, comme l’avocate Johanne Lemay chez Lemay Yates et Associés, sont d’avis que le gouvernement pourrait modifier l’encadrement réglementaire d’ici la fin de l’année.
Présentement, un groupe comme Bell Canada ou Telus peut être détenu par des groupes étrangers jusqu’à 46,7% des actions. Le contrôle des votes et du conseil d’administration doit demeurer entre des mains canadiennes.
Dans ce contexte, si la firme américaine veut aller de l’avant avec une offre pour BCE, elle doit le faire avec un gros joueur canadien, une caisse de retraite comme Teachers par exemple. C’est peut-être ce qui va se passer. Mais, peut-être aussi que Maxime Bernier sera tenté de faciliter les choses et de donner encore plus de place au marché libre pour qu’il agisse selon sa propre raison et sa propre logique.
Une telle chose se ferait au bénéfice des investisseurs sans doute, mais elle pourrait être défavorable aux employés. Selon le syndicat des communications, une transaction qui donnerait le contrôle à une société américaine serait tout simplement une «catastrophe».