C’est une photo contemporaine, d’une beauté énigmatique, prise subtilement à la tombée du jour sur le bord d’une plage à Djibouti, qui a remporté le premier prix du concours World Press 2013, les Oscars de la photo journalistique, qui est exposée avec celles des autres lauréats à la Allen Lambert Galleria dans Brookfield Place (181 rue Bay à Toronto) jusqu’au 21 octobre.
Sur ce cliché de l’Américain John Stanmeyer, pris pour le magazine National Geographic, on voit des migrants africains tenant à bout de bras leurs cellulaires. Ils tentent de capter avec leur téléphone des signaux peu coûteux émis par la Somalie voisine, afin de pouvoir rejoindre leur famille à l’étranger.
Djibouti est un lieu de transit connu des migrants qui décident de quitter la Somalie, l’Éthiopie ou encore l’Érythrée, à la recherche d’une vie meilleure en Europe ou au Moyen-Orient.
«Nous vivons une période de migration humaine fragile, où l’espoir et le désespoir s’entremêlent», a déclaré John Stanmeyer en recevant son prix. «Nous cherchons à trouver du réconfort, un sens de l’équilibre; nous avons un désir profond d’être chez soi, à la maison et de s’accrocher à quelque chose de stable et de rassurant.»
«La photo des Somaliens qui tentent de capter un signal, est une image qui nous représente tous – l’humanité est à la croisée des chemins – nous vivons dans une société globale, c’est un moment qui exige notre attention collective, nous devons nous demander ce qui est vraiment important- les questions de l’immigration, les frontières, la guerre, la pauvreté, les technologies de l’information, tout se croisent et s’entremêlent.»