Une mauvaise nouvelle vient avec le décodage du génome du virus Ebola: le virus subit beaucoup de mutations, ce qui soulève un point d’interrogation pour un éventuel vaccin. La bonne nouvelle: ces mutations ne semblent pas aggraver une situation qui l’est déjà suffisamment.
L’article publié dans l’édition en ligne du 28 août de Science — la séquence génétique avait été rendue publique dès le 31 juillet — comporte de plus un passage rare dans ce type de travail: 5 des 50 cosignataires de l’article… sont morts.
Ce sont des travailleurs de la santé qui, en Afrique de l’Ouest, ont contribué ces derniers mois à soigner et à récolter ces échantillons de sang, mais au prix de leur vie.
Il faut rappeler que l’Ebola se transmet par contact direct avec du sang ou des fluides corporels infectés, et que, dans les conditions où les premiers malades arrivent, en l’absence d’équipements sanitaires qui seraient considérés élémentaires dans un hôpital occidental, les soignants sont souvent les premières victimes.
Cérémonie funéraire
L’analyse du virus chez 78 personnes infectées en Sierra Leone en mai et juin a ainsi permis de retracer une des origines de l’épidémie dans ce pays jusqu’à une cérémonie funéraire survenue dans la Guinée voisine. Mais, en fait, le virus serait entré en Sierra Leone depuis la Guinée en deux occasions, dont celle-ci. Une des deux lignées disparaît à un moment donné, du moins si on se fie aux 78 cas analysés.