«L’affichage représente l’un des rares moyens qui pourraient, au plan local de certains milieux urbains, offrir une maigre marge de contrôle aux minorités sur la présence de leur langue dans l’espace public, freiner la croissance du taux d’acculturation à l’anglais et ainsi rendre plus plausible leur avenir. »
C’est ainsi que Serge Dupuis a conclu son allocution sur l’affichage bilingue au Nouveau-Brunswick et en Ontario, prononcée à Edmundston, le 14 août dernier, au colloque «L’Acadie dans tous ses défis», tenu dans le cadre du Congrès mondial acadien.
L’étude comparée qu’il a menée sur la situation dans les deux provinces voisines du Québec lui a permis de présenter le cas de plusieurs agglomérations.
À Dieppe, par exemple, c’est grâce à la mise en place, en 1993, d’un Comité de promotion du français et du patrimoine, une pétition signée en 2008 par 4 000 personnes et la formation par une douzaine d’organismes acadiens d’un Front commun pour l’affichage bilingue que l’habitude des entreprises en milieu urbain à afficher exclusivement en anglais a commencé à changer.
En Ontario, le laisser-faire «a nettement favorisé l’affichage exclusivement en anglais dans plusieurs municipalités qui comptent aussi peu que 10% d’habitants anglophones, dont Verner et Hearst dans le Nord-Est ontarien par exemple… Quelques rares municipalités ont décidé d’imaginer des projets incitatifs à cet égard et parfois de légiférer sur la question.»