Depuis le référendum québécois d’octobre 1995 sur la souveraineté du Québec, aucun politicien d’allégeance fédéraliste, autant à l’échelle fédérale que provinciale, n’ose parler de réforme constitutionnelle.
Voilà la constatation que l’ex sous-ministre fédéral de la Justice Roger Tassé met en évidence dans ses mémoires publiés sous le titre Ma vie, le droit, la Constitution et bien plus encore.
Dans ce texte à la fois personnel et historique, Roger Tassé relate le parcours qui l’a mené des quartiers modestes de Montréal aux hautes sphères juridiques à Ottawa.
C’est d’abord sa jeunesse à Montréal qu’il dépeint, puis le collège Sainte-Marie, la Faculté de droit (Montréal) et la place du français à son arrivée à Ottawa (à ce sujet, il affirme que, lorsqu’il s’est joint au ministère de la Justice du Canada en 1956, il s’est senti en pays étranger à Ottawa). Il entraîne ensuite les lecteurs dans les coulisses du gouvernement à travers son expérience dans les différentes fonctions qu’il a occupées dans l’administration fédérale.
Pilote de nombreuses réformes législatives, acteur de premier plan lors du rapatriement de la Constitution canadienne, de l’adoption de la Charte canadienne des droits et des libertés, puis lors des négociations des Accords du lac Meech et de Charlottetown, Roger Tassé offre, dans ses mémoires, une perspective unique sur cette époque excitante de changements au Canada.