«En 2020, les Canadiens ne reconnaîtront plus leur radiodiffuseur public et les francophones, eux, ne s’y reconnaîtront plus». C’est ce qu’il faut retenir, selon la FCFA, de la stratégie Un espace pour nous tous rendue publique récemment par la haute direction de CBC/Radio-Canada.
Moins de production à l’interne, moins de personnel, mais surtout une réorientation de la diffusion vers les tablettes et téléphones au détriment de la radio et de la télévision traditionnelles: voilà les grandes orientations présentées par le président Hubert Lacroix qui, encore une fois, s’est attiré les foudres du milieu.
«On peut bien maquiller la réalité en disant que c’est une transformation qui vise à rapprocher CBC/Radio-Canada de son auditoire en misant sur les nouvelles technologies, mais au bout du compte, ce qu’on annonce vraiment, c’est le démantèlement de pans entiers du diffuseur public, dont la réduction de la durée des bulletins d’information locale et l’élimination de 25% du personnel», déplore la présidente de la FCFA, Marie-France Kenny.
Le lobby politique des francophones hors Québec a de «graves inquiétudes sur l’avenir même de CBC/Radio-Canada»… «Ce n’est plus seulement comme francophones que ça nous interpelle, mais comme citoyens canadiens.»
La société d’État souligne le passage du statut de radiodiffuseur public à celui d’entreprise publique de médias. Hubert Lacroix veut s’adapter aux nouvelles habitudes de consommation d’information et de divertissement des Canadiens, de plus en plus nombreux à privilégier leurs téléphones et tablettes.