6 juin 1944: Jour J

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Publié 03/06/2014 par Gabriel Racle

Il y a 70 ans, le 6 juin, la plus grande opération de débarquement militaire jamais réalisée avait lieu sur des plages de la Normandie française. Cet anniversaire donne lieu à d’importantes commémorations auxquelles participent les plus hautes autorités des pays concernés.

Empire germanique

Hitler prend le pouvoir en Allemagne en février 1933, par un véritable «coup d’État légal». Il rêve de reconstituer au cœur de l’Europe un empire germanique. En mars 1938, il annexe l’Autriche germanophone, annexion légitimée par un vote d’approbation de la population à 97%.

Il revendique ensuite les Sudètes, la partie germanophone du nord-est de la Tchécoslovaquie, qu’il obtient par les Accords de Munich, signés entre l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et l’Italie, en septembre 1938.

Puis en mars 1939, violant les accords, Hitler attaque la Tchécoslovaquie, s’empare de la Bohème-Moravie et fait de la Slovaquie un État indépendant satellite.

Fin mars 1939, c’est le territoire autonome de Memel, une bande frontière entre la Prusse et la Lituanie, qui est occupé. La Lituanie ne peut s’opposer à cette occupation. Puis Hitler revendique la ville libre de Dantzig et exige de la Pologne des droits de passage pour relier l’Allemagne à la Prusse, à travers le Corridor de Dantzig.

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Faute d’entente, le 1er septembre 1939, l’armée allemande pénètre en Pologne. En vertu du principe «un peuple, un Reich, un Führer» (Mein Kampf) les annexions étaient justifiées par la présence de populations germaniques et la nécessité d’assurer leur protection, et une partie de la Pologne était aussi «une terre de peuplement allemand».

La guerre

Comme le Royaume-Uni et la France ont garanti l’intégrité du territoire polonais contre une agression allemande, ces deux pays réagissent en déclarant la guerre à l’Allemagne, le 3 septembre 1939. Le 10 septembre, le Canada déclare aussi la guerre à l’Allemagne.

L’armée française se pense en sécurité derrière la ligne Maginot, une ligne de fortifications construites de 1930 à 1938, qui s’étend de la frontière suisse jusqu’aux Ardennes, un ancien massif montagneux et boisé, réputé «infranchissable aux blindés» (Pétain, 1934).

Lorsque les Allemands attaquent la Belgique, comme en 1914, les armées françaises et britanniques s’y précipitent et tombent dans le piège: les blindés du général Guderian franchissent les Ardennes et enferment les troupes alliées dans une poche en gagnant la mer.

Suivent en France la débâcle, la défaite et l’occupation par les armées allemandes de la moitié nord de la France et de la bordure de l’océan Atlantique.

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Pour contrer toute tentative de débarquement, l’organisation Todt construit le long des côtes des pays occupés un système de défense, le mur de l’Atlantique, de la frontière espagnole à la Norvège. Il comprend des blockaus, des obstacles sous-marins, des mines, des barbelés.

Le débarquement

C’est ce «mur» que vont attaquer les troupes alliées qui effectuent un débarquement en Normandie le «Jour J», 6 juin 1944, l’opération Overlord.

Comme, le 11 décembre 1941, les États-Unis avaient déclaré la guerre à l’Allemagne et l’Italie, l’opération est placée sous le commandement du général Eisenhower, et elle comprend la plus importante force d’invasion de tous les temps, navales, aériennes, terrestres.

La zone des plages, 80 km, est divisée en plusieurs secteurs attribués à divers groupes d’unités. Sur quelque 150 000 soldats alliés débarqués ou parachutés dans la zone d’invasion, 14 000 étaient canadiens, et devaient prendre d’assaut la plage Juno.

Juno

Au petit matin du 6 juin 1944, la mer devant Juno est extrêmement houleuse. Il existe de très nombreux rochers sous-marins, et la taille des vagues augmente à mesure qu’elles s’approchent de la plage.

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L’assaut est précédé d’un bombardement aérien puis d’un bombardement naval, deux heures avant le début du débarquement prévu à 7 h 35. Mais il est retardé par la houle, la mauvaise visibilité, les rochers récifiens, les défenses de la plage minée recouvertes par la mer démontée.

Puis, les assaillants voient devant eux un mur antichar de plus de 2 mètres de haut, cachant les nombreux chemins d’accès reliant les points d’appui. Ils sont bloqués face à ce dispositif, sans l’appui des chars.
Pendant plus d’un quart d’heure, les Canadiens tentent de franchir cet obstacle, mais sans succès.

Réussite et pertes

L’arrivée des chars amphibies change le cours des choses. Ces derniers détruisent un à un les points de défenses allemands et permettent aux hommes des premières vagues d’attaquer les positions ennemies à l’intérieur des terres et aux renforts de débarquer. À minuit, la tête de pont est solidement établie en jonction avec les Britanniques à l’Est, sur une profondeur de 12 km.

Les pertes encourues sur Juno par les trois divisions canadiennes et des unités rattachées sont de 275 morts, 65 morts de blessures, 539 blessés, 35 malades et 47 prisonniers, soit un total de 961 militaires.

Pour plus de détails, voir dday-overlord.com, dont nous avons résumé quelques éléments.

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Suivront, au fil des mois, la libération de la France et la défaite de l’Allemagne nazie.

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Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

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