Panama: ils sont venus de partout

Chronique panaméenne (2)

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Publié 06/05/2014 par Jacqueline Brodie

D’Europe, d’Asie, de toutes les Amériques, ils sont venus, arrivent toujours, certains s’installent. Pourquoi le Panama? Ce minuscule pays a tant à offrir que chacun y trouve son bonheur.

Paradis tropical de seulement 725 km de long et 190 km dans sa partie la plus large, baigné par 2 océans, doté d’une région montagneuse à l’ouest dominée par un volcan, le Panama séduit par sa beauté et son extraordinaire biodiversité.

Ici, pas de tourisme de masse. On vient surtout pour s’immerger dans une nature en grande partie protégée. Avec 29 parcs nationaux représentant près de 30% de son territoire, bonheur assuré pour les amoureux de la nature: des plantes par milliers – plus de 10.000 espèces – à observer. Comment résister à l’envoûtement de randonnées dans ses forêts?

Flore aux acres parfums, craquements mystérieux, étranges chants des oiseaux qui les habitent, univers unique pour qui en fait l’expérience. Reconnu comme l’un des hauts lieux ornithologiques de la planète, le Panama abrite plus de 1.000 espèces d’oiseaux : colibris, toucans, perroquets, etc.

Aussi est-ce par milliers que les amateurs, venus de tous les coins du monde, sillonnent, qui les sentiers de Gamboa à l’affut du manakin à tête d’or, qui la jungle tropicale de la province de Chiriqui, portés par un secret espoir: la rencontre du mythique quetzal resplendissant, l’un des plus beaux oiseaux de la création. Ah! l’exquise émotion à sa vue!

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Ceci n’est que la pointe de l’isthme! La vie marine n’a rien à envier aux richesses terrestres de ce pays choyé par la nature.

Dans ses mangroves, autour de ses récifs coralliens fourmille une intense vie marine propice à la plongée. Tortues marines, baleines ainsi que des milliers d’espèces s’y retrouvent.

Dans ses eaux aussi, trois archipels, joyaux à découvrir: au nord –ouest dans la Caraïbe, Bocas Del Toro; à l’est, les San Blas (Kuna Yala) territoire des Indiens Kuna; au sud, côté Pacifique, Las Perlas où se pêchait, autrefois de fabuleuses perles.

Nature préservée, charme de l’architecture coloniale et des traditions provinciales, cultures de ses nations indigènes, autant d’éléments contribuant à l’engouement pour la jeune république.

Boom économique

Vent en poupe, le Panama voit grand; travaux et projets gigantesques se succèdent. Sa capitale est un chantier à ciel ouvert et l’immobilier y est en progression vertigineuse.

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Carrefour stratégique pour les activités commerciales, affichant un taux de croissance de 7.5% en 2013, son attrait est évident.

Aussi le Canada, qui vient de souligner le premier anniversaire de l’entrée en vigueur de l’Accord de libre-échange Canada-Panama, est-il solidement positionné dans ce lucratif marché. Nos échanges bilatéraux se chiffraient à 169.2$ millions en 2013.

Les grandes sociétés canadiennes actives sur le terrain sont nombreuses: finance, ingénierie; secteur minier.

Côté éducation, citons la participation de l’Université McGill et du Collège St Clair à plusieurs programmes importants. À cette liste s’ajoute bien sûr une myriade de petites sociétés et d’individus, tentés par la perspective d’affaires lucratives voire d’entreprises artistiques sous le soleil tropical.

Un TIFF tropical

Effervescence ambiante communicative: le Torontois Henk Van Der Kolk, l’un des trois fondateurs du TIFF, en a été atteint. Après maintes visites à sa fille établie au Panama, guidé par son flair et son expérience, il décide que la capitale mérite son Festival du film.

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Entreprise herculéenne! Succès. Le Festival vient de célébrer sa 3e édition. Après avoir mis l’évènement sur les rails, son fondateur, maintenant détaché de l’organisation s’est, en revanche attaché au Panama.

Il y a élu domicile avec son épouse, la photographe Yanka, se joignant ainsi aux 5 à 6 milliers de Canadiens qui y sont installés. Deux organismes dynamiques : l’Alliance française et l’Union France-Panama accueillent les nombreux résidents francophones et francophiles.

Modestes retraités

Stratégie gagnante: en proposant aux retraités étrangers désireux de s’établir au pays un statut spécial de résident assorti d’un généreux bouquet d’avantages, le gouvernement panaméen a visé juste.

Conditions d’obtention de la carte magique: casier judiciaire vierge et preuve d’une rente mensuelle à vie de 1000$ par personne.

Les avantages accordés sont considérables: remises de 15 à 25 % dans les hôtels, les restaurants, les transports, les consultations médicales, les médicaments; exemptions fiscales de diverse nature, etc..

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Soulignons cependant qu’il est plus facile de tomber amoureux du Panama que d’obtenir la carte de résident. Le processus pour y parvenir – chasse gardée des avocats locaux – étant, hélas!, fort coûteux et ardu.

Pourtant, l’amour l’emporte puisque près cent mille étrangers résident légalement au Panama, participant activement à sa prospérité. Ils sont venus d’Europe, d’Amérique du Sud, du Nord, se sont installés. Leur impact est remarquable dans le secteur du tourisme auquel ils participent activement. Restaurants français, espagnols, argentins, suisses en se multipliant, apportent à la capitale une diversité gastronomique dont elle avait grand besoin.

Secret bancaire

Plus de 80 banques pour 3 000 500 habitants. Jusqu’en 2012, le Panama figurait sur la liste des vilains paradis fiscaux de l’OCDE. Situation corrigée, suite à une réforme de ses lois bancaires. Argent blanchi, capitaux provenant d’activités criminelles doivent désormais trouver une autre adresse.

Panama demeure cependant le paradis fiscal de rêve propre pour les brasseurs d’affaires souhaitant soustraire au fisc gourmand quelques poignées de dollars!

Toujours haut lieu du secret bancaire, avec un système de taxation qui, contrairement au canadien, n’impose pas l’argent gagné à l’étranger, le Panama fait le bonheur des particuliers fortunés et des «sociétés offshore» qui se bousculent aux guichets.

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Ô Panama! Fascinante, prospère et accueillante république, multiraciale, multiethnique. Retraités, ornithologues ou oiseaux de paradis… fiscaux, chacun y trouve son bonheur!

Les milliers d’ouvriers du Canal, encore récemment en grève pour une augmentation de salaire de 20% entendent bien eux aussi, obtenir leur modeste part du gâteau.

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