Lettre ouverte à Justin Trudeau: aidez-nous à rétablir l’équité en Ontario

Assemblée de la francophonie de l’Ontario
L’Assemblée de la francophonie de l’Ontario organise la RÉSISTANCE contre la fermeture de l’Université de l’Ontario français et l’élimination du Commissariat aux services en francais: https://bit.ly/2qRLA94 (Illustration: Marc Keelan-Bishop)
Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 28/11/2018 par Daniel Pokorn

Lettre au Premier ministre du Canada, Justin Trudeau:

Je vous remercie du message d’espoir que vous avez adressé reecemment à la communauté francophone de l’Ontario.

La francophonie n’est apparemment pas à la mode au sein du nouveau gouvernement de l’Ontario: suppression du poste de commissaire aux services en français, annulation du projet d’université francophone. Nous avons un besoin urgent de votre intervention pour sauvegarder, voire encourager et renforcer le bilinguisme au pays.

Au nom de tous les Francophones du pays, je me permets de vous lancer le présent appel d’aide et de protection. À titre de Premier ministre du grand pays qu’est le Canada, vous plus que tout autre pouvez rétablir l’équité dans le traitement réservé aux francophones de la province de l’Ontario.

Il y a de flagrantes marques de manque de respect à l’égard de la population francophone. Ce n’est pas à l’honneur de l’Ontario, province à part entière d’un Canada bilingue, ni, par contrecoup, à l’honneur du Canada.

Publicité

J’admire votre père, feu Pierre Elliott Trudeau, qui a eu le courage de faire adopter le français comme langue officielle du Canada. J’imagine toute la résistance qu’il a dû affronter.

PMJT modernisation Justin Trudeau LLO
Justin Trudeau à la Chambre des Communes du Parlement.

Vous pouvez redresser la situation, préserver et prolonger son œuvre. Comment présenter au monde l’image d’un Canada juste et équitable quand certains dirigeants politiques font impunément tout pour entraver la vitalité d’un de ses deux peuples fondateurs?

Ce manque de respect à l’égard du français et des francophones n’est d’ailleurs pas nouveau.

Quand j’ai décidé d’émigrer à Toronto en 1968, les représentants officiels du Canada clamaient haut et fort, en France, que le Canada était bilingue. Est-ce encore le statut officiel du Canada? Si oui, il existe des faits difficiles à comprendre, échelonnés dans le temps, notamment:

– Avis publics dont les messages sont exprimés jusqu’à une douzaine de langues, mais pas en français. J’en ai honte pour les responsables. J’ai téléphoné à plusieurs occasions les organismes qui avaient diffusé ou affiché ces avis. On me répondait régulièrement que c’était un oubli. Oubli difficile à comprendre vu que le français est une des deux langues officielles du Canada!

Publicité

– Le mot «bilinguisme» semble d’ailleurs de moins en moins utilisé. Deviendra-t-il un mot tabou? Les Francophones sont-ils devenus indésirables? Devra-t-on un jour avoir honte d’être francophone? Les Francophones ne seraient-ils pas victimes de discrimination dans leur propre pays?

– Il y a une quarantaine d’années, le gouvernement conservateur Davis avait décidé de fermer le bureau de traduction de l’Ontario. Devant les protestations de milieux francophones vigilants, son gouvernement changea d’avis, prétextant qu’il s’agissait d’un malentendu.

– Suppression d’une subvention d’importance majeure à Cinéfranco, festival torontois du film francophone animé par la dynamique Marcelle Lean et qui rassemble non seulement les francophones, mais aussi les anglophones et les membres d’autres cultures. Les films présentés avaient toujours des sous-titres en anglais, dans le respect absolu de l’autre langue officielle qu’est l’anglais. Tout le monde était le bienvenu. C’était un bel exemple de diversité à l’œuvre.

– On n’a plus le droit absolu de se faire entendre en français au tribunal au sujet d’amendes et de contraventions. Là encore, les droits des francophones sont bafoués.

Il est impératif de réagir et de passer à l’action. Je vous remercie très sincèrement de votre attention. Que soit rétablie l’équité à l’égard du français et des francophones.

Publicité

Veuillez agréer, Monsieur le Premier ministre du Canada, l’expression de mon profond respect,

Daniel Pokorn

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur