Le commissaire aux langues officielles, Graham Fraser, a déposé le 7 novembre son 7e rapport annuel sur la situation des deux langues officielles du pays. Alors qu’il commentait son mandat de sept ans en tant que commissaire, M. Fraser a signalé «une érosion subtile du bilinguisme dans la fonction publique fédérale en raison de négligence et des conséquences imprévues des compressions budgétaires».
En général, les langues officielles «n’ont pas été ciblées» par les efforts de réduction du déficit, indique M. Fraser, mais, à cause des fermetures et des compressions, «des dommages collatéraux et des conséquences involontaires» ont touché les communautés de langue officielle en situation minoritaire, à cause de:
• transfert de bureaux fédéraux des régions bilingues à des régions unilingues;
• réduction des niveaux de compétence linguistique requis pour les postes bilingues;
• pression exercée sur les fonctionnaires pour produire des documents uniquement en anglais;
• tendance d’offrir un nombre insuffisant de programmes de formation en français.
«Malgré les nombreux changements positifs depuis la création de la Commission royale d’enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme il y a 50 ans, il y a encore des manquements embarrassants», a déclaré le commissaire.
«Une grave dérive»
Pour la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, ce rapport confirme «une grave dérive en termes de respect des obligations linguistiques des institutions fédérales».
«On a trop souvent négligé de prendre conscience des impacts sur les langues officielles, et dans certains cas on a même réduit les obligations linguistiques», déplore la présidente de la FCFA, Marie-France Kenny.
La FCFA estime essentiel que le premier ministre Stephen Harper «intervienne personnellement» pour freiner cette dérive et exiger des résultats des institutions fédérales en matière de mise en œuvre de la Loi sur les langues officielles.
La Fédération presse également le commissaire aux langues officielles lui-même de procéder à des vérifications quant à l’impact des compressions budgétaires sur le respect des obligations linguistiques au sein des institutions fédérales.