La Cour d’appel du Québec a reconnu le bien-fondé des arguments de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, en statuant, jeudi, que toute réforme du Sénat doit impérativement passer par une modification constitutionnelle.
Il s’agit là d’un des principaux points mis de l’avant par la Fédération lorsqu’elle a comparu devant la Cour à titre d’intervenante, le mois dernier, pour faire valoir l’importance du Sénat pour la protection des minorités linguistiques au pays.
La FCFA interviendra également devant la Cour suprême du Canada, le 13 novembre prochain, dans le cadre du renvoi du gouvernement fédéral concernant la réforme du Sénat. Ottawa veut savoir s’il peut procéder seul à une réforme ou même à l’abolition du Sénat, ou si cette restructuration constitutionnelle doit nécessairement recevoir l’appui d’au moins sept provinces représentant une majorité de Canadiens.
Dans leur jugement de jeudi matin, les cinq juges de la Cour d’appel du Québec insistent sur l’importance de respecter les ententes successives qui, de 1867 à 1982, ont façonné la Constitution canadienne. La Cour rappelle le principe de suprématie de la Constitution et indique clairement que toute tentative de contournement permettrait de nier les protections établies par celle-ci.
«Ce que la Cour d’appel dit, c’est qu’il faut respecter non seulement la lettre mais aussi l’esprit des garanties constitutionnelles. Or, de façon générale, ces garanties favorisent la protection des minorités», déclare la présidente de la FCFA, Marie-France Kenny.