Expulsée du caucus du Bloc québécois par le chef Daniel Paillé en raison de son opposition au projet de Charte des valeurs québécoises du gouvernement provincial, la députée fédérale Maria Mourani siégera comme indépendante jusqu’à la fin de son mandat. Elle rompt tous les ponts avec le BQ et remet en question son implication au sein du mouvement souverainiste.
Le chef du BQ lui avait conservé une place au sein du parti en lui permettant d’exprimer ses idées à titre de militante, mais elle choisi de rompre complètement en quittant officiellement le parti. Elle a notamment qualifié le projet péquiste de «nationalisme ethnique».
M. Paillé avait aussi demandé à Mme Mourani de se retirer du poste de porte-parole d’un mouvement de contestation contre la Charte des valeurs québécoises – le collectif des Indépendantistes pour une laïcité inclusive – ou de le faire à titre de simple citoyenne québécoise, et non à titre de députée fédérale. Les deux autres députés du Bloc ont appuyé la décision de leur chef.
La députée – l’une des quatre du Bloc à avoir survécu à la vague orange des dernières élections et qui avait été candidate à la direction du parti – a imputé son expulsion à une «stratégie politique identitaire» au cours d’une entrevue à Radio-Canada.
Catholique maronite originaire du Liban, Mme Mourani pense que cette politique identitaire illustre les tensions au sein du mouvement indépendantiste québécois. Elle soutient que la majorité des indépendantistes avaient jusque-là réussi à tenir en échec «l’intolérance populiste», mais que ce ne semble plus être le cas.
Maria Mourani appuie, par ailleurs, le projet d’encadrement des accommodements religieux du ministre Bernard Drainville.