La population de chiens errants de cette ville de deux millions d’habitants a explosé quand la municipalité s’est propagée vers des régions rurales après la chute du communisme en 1989. L’hôpital Matei Bals, qui soigne les maladies infectieuses, rapporte tout près de 10 000 morsures pendant les huit premiers mois de l’année, le quart des victimes étant des enfants.
Au lendemain de la mort du petit garçon de 4 ans, le président Traian Basescu, un partisan de l’euthanasie des chiens errants, a demandé au gouvernement du premier ministre Victor Ponta d’adopter une loi autorisant l’élimination des chiens. «Les humains sont plus importants que les chiens», a déclaré M. Ponta.
Des centaines de personnes sont descendues dans les rues pour manifester en faveur et contre la proposition, et d’autres manifestations sont prévues au cours des prochains jours. La loi actuelle autorise uniquement l’euthanasie des chiens errants malades. Le groupe de bien-être des animaux Vier Pfoten affirme que 40 000 chiens errants hantent les rues de la ville, tandis que les responsables municipaux parlent plutôt de 64 000 bêtes.
La Roumanie n’est pas le seul pays d’Europe de l’Est aux prises avec un tel problème. En Ukraine, les dirigeants de la capitale, Kiev, ont été accusés d’avoir empoisonné des chiens errants avant la tenue du championnat de football Euro 2012. Et dans la capitale kosovare de Pristina, ce sont quelque 200 chiens errants qui ont été tués dans le cadre d’une campagne d’abattage sélectif de trois semaines.
Certains résidants de Bucarest craignent de voir leur ville submergée par les chiens errants. Vier Pfoten propose de stériliser les animaux, ce qu’il a déjà fait à 10 400 chiens depuis 2001. Le groupe explique toutefois qu’une opération de stérilisation d’envergure, loin au-delà de la capacité d’un organisme communautaire, est requise pour régler le problème.