Le soccer n’est plus un sport mineur au Canada

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Publié 13/02/2007 par Yann Buxeda

Le soccer est-il toujours un sport mineur au Canada? Plus vraiment! Depuis quelques années, le ballon rond des Zidane et autres Ronaldinho se retrouve de plus en plus souvent au coeur des cours de récréation et des terrains de jeu.

Si l’expansion du soccer au niveau communautaire est un phénomène palpable depuis quelques années, l’intérêt pour ce sport au niveau professionnel est tout récent.

Mais avec le rachat du club français de l’Olympique de Marseille par l’homme d’affaires canadien Jack Kachkar, puis plus récemment celui du mythique club anglais de Liverpool par un duo nord-américain – composé entre autres du Canadien George Gillett, déjà propriétaire du Canadien de Montréal –, le soccer se dote d’un pouvoir de séduction supplémentaire.

Grâce à la notoriété acquise par ces deux clubs à l’échelle internationale, leurs dirigeants comptent bien favoriser l’éclosion d’une génération dorée de jeunes joueurs canadiens. Un doux rêve partagé également depuis quelques temps à Toronto, où la ville présentera pour la première fois une équipe de soccer dans la ligue majeure nord-américaine (MLS).

Une grande première pour le soccer canadien, puisque jusqu’à présent la MLS n’était ouverte qu’aux clubs américains. L’émergence d’un club au plus au niveau continental est d’ailleurs saluée même jusque chez le voisin québécois, loin des clivages sportifs qui partagent habituellement les deux provinces.

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Pour Michel Dugas, coordinateur aux communications de la Fédération de soccer du Québec, l’impulsion ne sera pas seulement torontoise ou même ontarienne, mais bien nationale: «Il ne faut pas craindre que le soccer soit destabilisé par l’arrivée de la MLS. C’est une chance énorme puisque c’est une machine marketing très solide, qui ne peut que favoriser l’image de notre sport auprès de la population.»

Un rayonnement à venir sur lequel les grandes compagnies comptent bien surfer. Justement, BMO groupe financier, premier mastodonte à s’infiltrer significativement dans le domaine du soccer, n’a pas rechigné sur les partenariats.

Pour les dix prochaines années, le Toronto FC défendra ses couleurs sur la pelouse du BMO Field, un stade de 20 000 places doté d’un toit gonflable.

Un investissement que Justine Fedak, vice-présidente des commandites de BMO, considère essentiel: «Ce stade BMO Field n’est qu’une vitrine pour une action que nous voulons mener plus largement. Le soccer est un formidable vecteur social qui réunit les communautés autour d’une même passion. C’est également un succès commercial retentissant, puisqu’à ce jour, plus de 10 000 billets de saison ont été vendus alors que les premiers matchs n’auront lieu que fin avril.»

Un chiffre qui exprime à lui seul l’engouement pour le soccer professionnel à Toronto. Cependant, tout comme une bâtisse construite sur un sol meuble, un soccer sans fondations solides n’a aucune chance de perdurer dans le temps. Ce socle, c’est le sport amateur. Formidable vivier de jeunes talents, le soccer au niveau local est un aspect à ne pas négliger.

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Conscient de son intérêt à favoriser l’épanouissement du soccer dans toutes les franges de la population, BMO compte également s’implanter sur les terrains communautaires, comme le souligne Justine Fedak: «Toronto est une ville très multiculturelle, et le soccer est une source de communication entre les gens. Il suffit de voir l’effet de la Coupe du Monde de 2006 pour s’en rendre compte. Il existe beaucoup de petites ligues communautaires à travers lesquelles nous pourrions envisager de nous investir. Nous voulons créer une passerelle entre le monde professionnel et le monde amateur.»

Une piste qui n’est pour le moment qu’envisagée. Mais BMO n’est pas le seul grand groupe à s’intéresser au soccer. Chez Bell, en 2005, un Fonds pour les sports communautaires a été spécialement créé pour soutenir deux sports majeurs du pays: le hockey et le soccer. Pour la seule année 2005, près de 80 communautés «socceristiques» ont bénéficié de cet apport financier, dont le total s’est approché d’un demi-million de dollars, soit autant que pour le hockey.

Le hockey, justement, premier sport à faire les frais de la vitalité du soccer, accuse une baisse significative du nombre de ses jeunes membres (de l’ordre d’une dizaine de pourcentages en autant d’années).

La tendance s’affiche particulièrement au Québec, où le soccer amateur est en constante expansion. Avec une augmentation moyenne de ses effectifs de 5% chaque année, la Fédération de soccer du Québec compte aujourd’hui plus de 170 000 adhérents alors que l’on dénombrait environ 120 000 jeunes joueurs au début des années 2000.

Une situation dont se réjouit -évidemment Michel Dugas: «Notre sport se développe très bien, et notre budget ne cesse d’évoluer en fonction des effectifs. En 2003, nous avons même mis en place un programme sport-études provincial pour y accueillir les meilleurs jeunes joueurs du Québec.»

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Un nouveau pas qui devrait porter ses fruits dans l’avenir, en rapprochant toujours un peu plus le soccer amateur du soccer professionnel.

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