À l’instar de toutes les autres provinces canadiennes sauf une (le Québec), l’Ontario permettra aux services de police locaux de déterminer quels agents auront le droit de porter une arme à impulsions électriques. Jusqu’à maintenant, la loi provinciale limitait l’usage du Taser aux équipes tactiques et aux superviseurs.
La ministre Madeleine Meilleur, qui en a fait l’annonce la semaine dernière, a affirmé que cette initiative n’avait «rien à voir» avec la mort traumatisante, le mois dernier dans un streetcar de Toronto, du jeune Sammy Yatim, abattu de huit balles par un policier, puis électrocuté par un autre. Il s’agirait plutôt, pour le gouvernement libéral, de donner suite à des recommandations du coroner en chef.
L’événement du 27 juillet a suscité un tollé de protestations contre la force excessive exercée par la police contre ce jeune homme apparemment en crise psychologique, mais qui ne menaçait directement personne, brandissant un couteau dans le streetcar vide face à une vingtaine de policiers.
James Forcillo, l’agent qui a tiré, subira son procès pour meurtre au second degré. Le chef de la police de Toronto, Bill Blair, a mandaté un juge pour évaluer les pratiques policières, tandis que l’ombudsman de l’Ontario, André Marin, examine les directives générales données aux policiers.
Arme intermédiaire
Plusieurs commentateurs ont fait remarquer que si l’arme électrique avait été utilisée avant l’arme à feu, Sammy Yatim aurait probablement survécu à cet épisode.