Si la preuve de l’efficacité du port du casque à vélo fait encore débat, il est une autre question qui, elle, risque encore moins d’être réglée: l’éthique. Peut-on rendre obligatoire le port du casque, au nom du bien commun?
La recherche scientifique est incapable de prouver que le port du casque sauve plus de vies.
C’est ce qu’écrit dans The Guardian l’expert en éthique médicale Carwyn Hooper: «Je concède que de faire du vélo “sans casque” peut entraîner des coûts sociaux plus élevés, parce qu’un certain nombre de ces cyclistes auront besoin de soins médicaux… Toutefois, les coûts totaux impliqués ici sont minuscules par rapport aux coûts générés par ceux qui fument, qui boivent avec excès, qui mangent mal ou qui ne font pas d’exercice régulièrement.
De fait, il semble étrange de légiférer pour interdire à des gens, engagés dans une saine activité physique, de prendre le risque relativement mineur de créer un coût relativement faible — et ce, tout en autorisant d’autres gens à s’engager dans des activités à très haut risque qui généreront d’énormes coûts sociaux. Le tout ressemble à une discrimination envers une minorité cycliste.»
Signalant au passage que l’industrie du casque est une invention des années 1900 — même pour les soldats, ils ont été jugés démodés pendant des siècles avant d’être réintroduits lors de la Première Guerre mondiale — Hooper ajoute que «la majorité des chercheurs croient que le casque de vélo procure une certaine protection, mais qu’il n’existe pas de consensus sur son niveau d’efficacité».