Transport ferroviaire: CP et CN étudient leurs pratiques

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Publié 18/07/2013 par Mélanie Marquis (La Presse Canadienne)

à 15h04 HAE, le 18 juillet 2013.

MONTRÉAL – Verrouillage des locomotives, supervision des convois, systèmes de freinage: le Canadien Pacifique a décidé d’amender son manuel d’instructions afin d’éviter qu’une catastrophe comme celle de Lac-Mégantic ne se reproduise.

Il sera désormais obligatoire de verrouiller les locomotives des convois qu’il est «nécessaire» de laisser sans surveillance en dehors d’un terminal ou d’un centre de triage, a tranché l’entreprise.

Cette pratique était déjà en vigueur dans «certaines zones à haut risque», mais elle sera dorénavant appliquée à l’ensemble du réseau, précise le CP dans une déclaration écrite.

Le verrouillage des portes et des fenêtres d’un véhicule n’est-il pas une procédure sécuritaire de base? Après avoir longuement hésité à se prononcer sur cette question, le porte-parole de l’entreprise ferroviaire, Ed Greenberg, l’a esquivée.

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«Il s’agit tout simplement d’un changement officiel au libellé (des procédures) pour s’assurer qu’il est clair pour nos travailleurs que (la pratique) s’applique maintenant à tout le réseau», a-t-il affirmé.

Mais pour Jean-Paul Lacoursière, professeur associé au département de génie chimique de l’Université de Sherbrooke et expert dans la gestion des risques majeurs, il est évident que l’ancienne façon de faire du CP était risquée.

«Je ne peux pas juger du Canadien Pacifique. Le mot négligent est un mot très fort, mais s’ils laissaient ça sans verrouiller, c’était certainement imprudent, fortement imprudent», a-t-il exposé.

La tragédie survenue à Lac-Mégantic a également amené l’autre principale compagnie ferroviaire au pays, le Canadien National, à se pencher sur ses pratiques sécuritaires.

Le CN demandait déjà à ses employés de mettre le verrou. Selon la déclaration transmise jeudi par la compagnie établie à Montréal, «toutes les portes et les fenêtres des locomotives (sont) verrouillées» de façon systématique.

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L’entreprise ferroviaire soutient s’être dotée de pratiques «robustes» pour s’assurer de la sécurité des trains laissés seuls, mais a tout de même entamé une révision de l’ensemble de ses règles de sécurité dans la foulée de la catastrophe survenue à Lac-Mégantic dans la nuit du 6 juillet.

Son porte-parole, Louis-Antoine Paquin, a refusé de dire si les règles sécuritaires du CN étaient plus adéquates que celles en vigueur du côté du CP. «Je vais vous laisser tirer vos propres conclusions», s’est-il contenté de répondre.

Il n’a pas non plus voulu commenter les méthodes de la Montreal, Maine and Atlantic (MMA). Plusieurs experts du secteur ferroviaire l’ont fait à sa place, affirmant que l’entreprise américaine avait été négligente et que ses infrastructures étaient en bien piètre état.

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