Plus que jamais, le gaullisme est à la mode de l’autre côté de l’Atlantique. Finie l’image du paternalisme rebutant, centralisateur de pouvoirs et réducteur de libertés fondamentales. Aujourd’hui l’appartenance au gaullisme est unanimement revendiquée. Des franges les moins modérées de la gauche fréquentable aux essaims de droitiers boursicotant jusqu’à leur caleçon, tous se voient quelques traits familiers avec le père fondateur de la Ve République.
Mais voilà, s’il est plutôt de bon ton de s’associer par exemple à la prestance du vieux général, certains candidats poussent le mimétisme jusqu’à répéter ses erreurs les plus marquantes. Ségolène Royal et son ubiquité reconnue sur les enjeux planétaires ont emprunté la mauvaise voie. Soulignant – avec l’innocence d’un enfant qui aurait piqué un bonbon – le fait que sa position «reflétait des valeurs communes, soit la liberté et la souveraineté du Québec», elle a même tenu à ajouter que «le rayonnement du Québec et la place qu’il occupe dans le coeur des Français vont également dans ce sens». Ou l’art de se mettre de bon ton avec le gouvernement fédéraliste de Jean Charest…
Une tendance au dérapage qui, heureusement pour le suspens et malheureusement pour les Français, touche les deux principaux candidats à la succession d’un gaffeur déjà internationalement reconnu. Gros plan sur les points faibles et forts de chacun des deux présidents potentiels de la République française.
International
Nous touchons ici au sujet de prédilection de Ségolène Royal. Car si son amour maladroitement déclaré pour l’indépendance du Québec est la preuve d’une totale méconnaissance de la diplomatie, la tête de proue du PS n’en est pas à ses premiers faits d’armes.
À la fin de l’année dernière, elle s’était illustrée lors du débat télévisé précédant la désignation du candidat officiel du PS. À la question du nucléaire iranien, elle s’était embourbée dans une réponse évasive pour exprimer sa position, omettant de souligner la différence pourtant fondamentale entre nucléaire civil et nucléaire militaire, et assénant un non massif à tout lien quel qu’il soit entre le nucléaire et l’Iran. Une position qui allait à l’encontre des accords internationaux et du Traité de non-prolifération, dont l’Iran est pourtant signataire.