Lors du 14e Festival de la poésie de Montréal, tenue du 27 mai au 2 juin dernier, le Regroupement des éditeurs canadiens-français (RECF) a organisé des lectures qui permettaient aux poètes de célébrer «40 ans de production littéraire».
Un spectacle était intitulé Cri de terre, en l’honneur du recueil de poésie du même nom de Raymond Guy LeBlanc. Le RECF notait qu’il s’agissait du «premier recueil de poésie publié en français à l’extérieur du Québec». C’est loin de la vérité.
Raymond Guy LeBlanc a publié Cri de terre aux Éditions d’Acadie en 1972. L’année suivante, les Éditions Prise de parole voyaient le jour à Sudbury. Cette maison aimait clamer haut et fort qu’elle faisait œuvre de pionnière.
C’était oublier que des poètes francophones d’Ottawa publiaient depuis belle lurette en Ontario.
Richard Casavant, qui a publié chez Prise de parole en 1979, avait fait paraître un recueil de poésie 12 ans plus tôt (Le Matin de l’infini, Ottawa, Éditions du Coin du livre, 1967).
Avant lui, des étudiants de l’Université d’Ottawa avaient publié Cahier de poésie, volumes 1 et 2, à la même maison d’édition en 1963 et 1964.