Une bagarre entre militants provoque un débat national en France

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Publié 08/06/2013 par Jamey Keaten (The Associated Press)

à 17h39 HAE, le 8 juin 2013.

PARIS – Des milliers de personnes ont défilé samedi dans la douleur et la colère, à Paris, pour honorer un militant antifasciste décédé après une bagarre avec des militants de l’extrême-droite. Un homme de 20 ans, soupçonné d’avoir porté le coup fatal, a été mis en examen pour homicide involontaire.

Le gouvernement socialiste français a par ailleurs effectué le premier pas pour interdire un groupe d’extrême-droite avec qui le suspect et quatre complices présumés avaient des liens, selon le procureur de Paris.

La mort de Clément Méric, un étudiant de 18 ans de l’Institut d’études politiques de Paris, a renouvelé les inquiétudes à propos de la montée en puissance des groupes d’extrême-droite en France et dans l’ensemble de l’Europe.

Un coroner a déterminé que M. Méric avait été tué d’un trauma crânien subi lors de la bagarre déclenchée après une rencontre fortuite, mercredi, entre des militants de l’extrême-droite et des militants antifascistes dont faisaient partie M. Méric dans un quartier chic de Paris, a indiqué le procureur François Mollins lors d’une conférence de presse.

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Il a ajouté qu’il avait ouvert une enquête pour meurtre contre un suspect — un garde de sécurité appelé simplement Esteban — et déposait des accusations de violence en groupe contre Esteban et trois autres hommes en lien avec la bagarre ayant mené à la mort de M. Méric.

Samedi soir, toutefois, un juge d’instruction a rejeté les tentatives de M. Molins visant à poursuivre son enquête pour meurtre, et a plutôt porté des accusations préliminaires pour «coups mortels» contre Esteban, ce qui représente de la violence menant à la mort, mais sans intention de tuer, a précisé la porte-parole Agnès Thibault-Lecuivre, du bureau du procureur. S’il est reconnu coupable, Esteban risque jusqu’à 15 ans de prison.

Selon M. Molins, les suspects ont admis avoir des liens avec un groupe ultranationaliste appelé «Troisième Voie». Aucun des suspects n’a de dossier criminel, bien qu’Esteban soit connu de la police pour possession d’arme prohibée.

Les groupes d’extrême-droite sont devenus de plus en plus visibles en France, et le gouvernement a annoncé, après la mort de M. Méric, qu’il prévoyait de les interdire. Cette démarche serait toutefois parsemée d’embuches légales et constitutionnelles, la loi française protégeant théoriquement les libertés d’expression et d’association.

Selon le procureur Molins, lors de l’affrontement ayant mené à la mort du jeune étudiant, le garde de sécurité l’aurait frappé à deux reprises à l’aide d’un objet brillant porté à la main — probablement un poing américain.

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Une fouille au domicile d’Esteban a permis de retrouver deux de ces armes de mêlée.

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