WASHINGTON – Il aura fallu plus de 200 ans pour qu’une femme devienne présidente de la Chambre des représentants aux États-Unis, mais la démocrate Nancy Pelosi, qui a pris la tête de la chambre basse du Congrès mercredi dernier, espère bien faire des émules.
Car 79 autres pays, y compris ceux de démocraties fragiles comme l’Afghanistan et l’Irak, possèdent des Parlements plus féminins que les États-Unis, selon l’Union interparlementaire, association de législatures nationales.
«Lorsque mes collègues m’ont élue présidente le 4 janvier, nous n’avons pas seulement traverser un plafond de verre, nous traverserons un plafond de marbre», a souligné Nancy Pelosi, qui dirige les représentants redevenus majoritairement démocrates après les élections de novembre perdues par le camp républicain de Bush.
Jamais les femmes n’auront été aussi nombreuses au Congrès: elles étaient 22 à la Chambre des représentants quand Mme Pelosi, élue de Californie, y est entrée en 1987, et elles sont 71, soit 16% des 435 membres, depuis mercredi. En 1992, «l’année de la femme», leur nombre a doublé, avec 54 parlementaires.
Mais les femmes doivent souvent s’occuper des enfants, ce qui n’est pas toujours compatible avec l’emploi du temps plutôt chaotique d’un membre du Congrès. «Toutes ces femmes, même si elles sont extrêmement qualifiées, demeurent tellement impliquées dans la vie de famille qu’elles ne pourraient même pas envisager de briguer un poste électif», constate Richard Fox, professeur de science politique au Union College de New York.