De la fin du monde

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 09/01/2007 par Pierre Léon

Non. Il ne s’agit pas de l’Apocalypse, ni de l’asphyxie de la planète par la pollution, ni par le déluge que va provoquer le réchauffement de la terre. La fin du monde se fera par l’extinction de la population. Plusieurs journaux, dont le Globe and Mail (10/6/06) ont lancé des cris d’alarme. La terre va se retrouver bientôt sans personne pour la cultiver et l’empoisonner.

C’est grave. Les Japonaises ne font plus que 1,25 enfant. La Corée, c’est pire: 1,08. Il doit y avoir quelque part des mères assez vicieuses pour ne faire que des quarts ou des huitièmes de bébés! D’autres 0,00. Ce sont les femmes des villes les principales responsables. Elles vont trop au cinéma. La campagne, où on prend son temps, semble plus propice à l’acte créateur.

Parmi les fautives, il y a aussi les riches, qui ne veulent pas s’embêter à torcher des mômes, les femmes libérées et les lesbiennes, qui attendent la découverte du moyen de faire porter les foetus par les hommes. Mais celles qui donnent le plus mauvais exemple seraient les universitaires. Elles ne pensent qu’à leur tête!

La réaction canadienne est d’abord venue d’Alberta où on se demande qui va payer les pensions, s’il n’y a plus de manants pour descendre dans les mines et pomper le pétrole. Calgary a montré l’exemple en décidant de supprimer ou alléger les impôts de toutes celles et de tous ceux qui voudront bien retrousser leurs manches et faire vite des enfants. Même chose en Australie où le truc semble marcher. Depuis qu’on y a instauré le régime fiscal favorisant les naissances, elles sont passées de 1,75 enfant à 1,85.

Croire en Dieu ne semble plus le remède à la dénatalité. Pourtant le pape continue à encourager la fornication à outrance, comme au bon temps biblique, où le slogan du Père Éternel était: croissez et multipliez! C’était l’époque où on n’hésitait pas à faire la chosette en famille. Rappelez-vous le pauvre Loth que ses filles enivrent pour qu’il leur fasse à chacune un enfant. Mais la religion moderne a proscrit l’inceste. Pour le moment.

Les Québécoises qui avaient, grâce au ciel, fait tellement d’enfants aux temps quasi bibliques de la Nouvelle-France, se sont mises à la modernité. Elles doivent en être à quelque 0,75 enfant? De quoi est-ce que ça a l’air? Pour les inciter à aller moins au cinéma, le gouvernement vient de leur promettre un beau paquet de dollars mensuels si elles veulent bien participer à la renaissance de l’espèce en danger.

Publicité

Elles sont terribles! Mais il ne faudrait quand même pas donner tous les torts aux femmes. Il y en a qui ne sont pas aidées. Un mari distrait, mal équipé, fatigué, blasé…? D’autant qu’ils n’ont plus d’excuses, les hommes. Ils peuvent se requinquer avec Gravia, quasiment gratuit sur Internet.

Il y a cependant aussi des femmes qui n’arrivent pas à fabriquer le moindre embryon. D’où le succès des cliniques de fertilité, des banques de spermes, des clones, etc. Les nouveaux remèdes sont parfois si efficaces que les mères fertilisées se retrouvent avec des jumeaux voire des quintuplés. Une femme de 69 ans vient, à force de médicaments et de prières, d’accoucher d’un beau bébé.

Comme pour les autres espèces d’animaux en danger de disparaître, on va créer des fermes de reproduction d’enfants, sans père ni mère. Et si ça ne marche pas, dans un premier temps, on réduira le temps de grossesse à six mois. Pourquoi pas six semaines?

Ce qui me rappelle ce joli poème de Raymond Queneau:
Six mois de ventre il fut
Après, il a tété.

Auteur

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur