Écrire un scénario, réaliser un film et le promouvoir n’est pas chose facile, surtout quand il s’agit de son premier. Ajoutez à cela une action située en Palestine, une colonie juive et un cochon et vous obtiendrez un savant mélange de tabous brisés, de provocation et d’humanisme contagieux. Sylvain Estibal n’a pas choisi la voie de la facilité et le public le remercie, Le Cochon de Gaza est un magnifique cri de rage comique et un plaisir des yeux qu’on ne saurait se refuser.
Comment un cochon, animal tabou des religions juives et musulmane peut-il se retrouver à rapprocher Israéliens et Palestiniens? Voilà le tour de force du scénario écrit par Sylvain Estibal pour Le Cochon de Gaza.
«Un ami m’a dit qu’il y avait des élevages de cochons en Israël, à un mètre du sol, parce que les cochons n’ont pas le droit de toucher le sol israélien!», dit le réalisateur, également photographe pour l’Agence France Presse, qui avait déjà fait un reportage photo à Hébron par le passé.
Provocant et pacifiste
De cette anecdote, il en a tiré une histoire osée, qui aurait pu ne jamais voir le jour tant il joue avec les tabous.
«Ce n’est pas de la provocation pure et dure, mais on avait des craintes, le sujet faisait peur. D’ailleurs un distributeur nous a lâché, un coproducteur aussi, mais nous on y croyait. C’est un film pour la paix», dit-il.