Depuis quelques années, le terme «pénurie d’enseignants en langue française» est devenu le refrain d’une sérénade légitime jouée en coeur par le ministère de l’Éducation de l’Ontario, les conseils scolaires, et les groupements associatifs liés au milieu éducatif.
Un constat entonné encore, cette fois par l’Ordre des enseignantes et enseignants de l’Ontario (OEEO), qui a présenté la semaine dernière les résultats d’une étude menée sur cinq ans auprès d’enseignants de la province. Un travail de longue haleine, basé sur la situation des jeunes enseignants diplômés entre 2001 et 2005.
Sensée mettre en exergue les difficultés que ces nouveaux enseignants rencontrent pour trouver du travail, cette étude, menée par le directeur des ressources humaines de l’organisme Frank McIntyre, évoque des problèmes récurrents.
Ainsi, il est constaté que le nombre d’enseignants en langue française est toujours aussi préoccupant face à la demande, aussi bien dans les premiers paliers de l’éducation que dans le domaine universitaire.
Un problème que l’OEEO justifie par le manque de moyens alloués à la promotion des carrières enseignantes en français, comme le souligne Gabrielle Barkany, agente des communications de l’organisme: «Nous devons inciter les étudiants à prendre ce chemin dès l’école secondaire. L’enseignement n’est aujourd’hui perçu par beaucoup que comme une voie de garage, alors que c’est un choix de carrière vraiment enrichissant.»
Trop de postes à combler, pas assez de main-d’oeuvre. Une conclusion à partir de laquelle l’étude révèle également certaines failles particulièrement préoccupantes et moins médiatisées.