C’est un témoignage vraisemblablement atypique qu’a livré Noeline Villebrun lors du passage à Yellowknife de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (FFADA).
Ancienne candidate au poste de députée fédérale sous la bannière du First Peoples National Party of Canada, Noeline Villebrun a passé relativement peu de temps à parler de sa propre tragédie, consacrant l’essentiel de son témoignage de plus de deux heures à la dénonciation de l’oppression des autochtones en général et des Dénés en particulier.
Dans la salle d’audience de l’hôtel Nova, le 23 janvier, Mme Villebrun s’était entourée de proches, notamment Maggie Mercredi, Roxanne et Johnny Landry. Elle a présenté aux commissaires des objets ayant une valeur symbolique: un couteau dont le cuivre provient de la rivière Yellowknife, un sac de médecine, un foulard.
Noeline Villebrun a exprimé sa gratitude pour une militante assassinée de l’American Indian Movement, Anna May Pictou, dont la fille, Denise Pictou-Mahoney, était dans la salle. «C’est un honneur qu’elle soit là», a-t-elle dit aux commissaires en affirmant qu’elle savait à quel point leur travail est dur.
Viols
«J’ai été kidnappée et violée à répétition», a révélé Noeline Villebrun. «Le plus dur à accepter, c’est que les gens dans la pièce à côté ne sont pas intervenus. Ce n’était pas la première fois, j’avais été violée par un membre de ma famille quand j’étais enfant.»