Galilée, un personnage fascinant et intrigant

Partagez
Tweetez
Envoyez

Publié 05/03/2013 par Gabriel Racle

On pourrait presque qualifier Galilée de personnage mythique, tant il suscite depuis longtemps, depuis son existence même, des questions, des controverses, de légendes, comme découvreur, inventeur, persécuté, condamné comme hérétique. Qui était-il réellement?

Il est vrai que reste attachée à l’image de Galilée une décision de l’Inquisition le déclarant coupable, pour des motifs reliés à ses convictions scientifiques. Et de ce fait, comme le constate l’historien allemand Gerhard Prause dans Les légendes qui ont forgé l’histoire (Presses de la Cité. 1966), «Galilée continue à être considéré comme un martyr de la science».

Coupable donc, mais il n’a pas fini sur le bûcher, comme Giordano Bruno (1548-1600), le précurseur de Galilée, un scientifique de génie qui, en février 1600, est condamné au bûcher par l’Inquisition pour avoir défendu la vision «hérétique» d’un univers infini. Il est, avant Galilée, l’un des premiers cosmologues modernes.

Une biographie

Une biographie sérieuse s’impose donc, si l’on veut – et il le mérite – connaître un peu mieux celui qui est considéré depuis 1680 comme «le fondateur de la physique». D’autant que les déclarations du pape Jean-Paul II à son sujet, en 1992, font polémique, des experts n’y voyant pas une véritable réhabilitation.

Cette biographie existe sous la plume du très célèbre journaliste scientifique spécialiste de l’astrophysique, David Whitehouse, Galilée. Vie et destin d’un génie de la Renaissance, Taschen International, 2012, 256 p., près de 250 illustrations en couleur.

Publicité

Jeunesse à Pise

Né à Pise le 15 février 1564, Galilée est l’ainé d’une famille de sept enfants, qui baigne dans la musique. Son père, musicien, remet en question l’autorité et les théories musicales héritées de Pythagore, qui, selon lui, favorisent les mathématiques au détriment des harmonies. Galilée apprend rapidement à jouer du luth et héritera de ces remises en question.

Très doué, il se passionne pour les mathématiques, qui incluent alors astronomie et physique. Ce sera son domaine privilégié et il devient en 1592 professeur de mathématiques à Padoue.

Études des lois de la nature

Comme l’écrit Whitehouse: «Pendant ses an nées à Padoue, Galilée effectue des études et des expériences de mécanique, fabrique un thermoscope, invente et construit le compas militaire.» En 1602, il étudie de nouveau la chute des corps, et après plusieurs expériences, il formulé le premier la loi mathématique décrivant cette chute.

Mais c’est en 1609 que sa vie connaît un véritable tournant. Car en cette année, «un curieux phénomène de convergence d’idées s’empare de l’Europe centrale: différents lunetiers mettent au point des lunettes grossissantes qui permettent d’observer de près ce qui se trouve au loin. Mais c’est Galilée qui perfectionne le télescope… Avec le télescope, Galilée donne le coup d’envoi de l’observation scientifique.»

Publicité

Le messager des étoiles

Sous ce titre, l’auteur réexplique que grâce à son télescope, Galilée peut voir sur la Lune des mers, cratères et montagnes, qu’il peut observer quatre satellites de Jupiter (les satellites dénommés maintenant galiléens) et distinguer des étoiles dans la Voie lactée. Il étudie également l’apparence de Saturne et les phases de Vénus.

Il publie donc ces découvertes en mars 1610 dans Le messager des étoiles, avec des aquarelles qui les illustrent. L’ouvrage connaît un succès foudroyant, mais suscite de grandes controverses des milieux scientifiques qui ne disposent pas de telles lunettes grossissantes, et des milieux religieux, les mathématiques et la science contredisant la Bible.

L’héliocentrisme

Les découvertes de Galilée sont pour lui la confirmation de ce que prône alors Nicolas Copernic (1473-1543), chanoine et astronome polonais, pour qui la Terre est mobile autour du soleil. En 1615, dans une lettre de 40 pages à la Grande Duchesse de Toscane, Galilée montre que la théorie de Copernic n’est pas une simple hypothèse mais correspond à une réalité physique incontestable.

En dépit de cette démonstration scientifique, le Saint-Office de Rome condamne Copernic et l’héliocentrisme en 1616. Galilée est sommé de ne plus soutenir désormais la théorie copernicienne.

L’Inquisition

En publiant en 1632 son Dialogue sur les deux grands systèmes du monde, ceux de Ptolémée et de Copernic, Galilée plaide pour l’héliocentrisme. .Il est convoqué à Rønne par la Sainte-Inquisition, un tribunal d’exception chargé de lutter contre les hérésies. En juin 1633, il est condamné à la prison à vie pour «grave suspicion d’hérésie». Son livre est interdit.

Publicité

Sa condamnation est commuée en résidence surveillée dans sa maison près de Florence. Il publie en Hollande son œuvre majeure, le Discours et démonstrations mathématiques concernant deux nouvelles sciences. Ce travail marque le début de l’étude de la dynamique. Galilée meurt en 1642, chez lui.

«Galilée représente l’une des avancées les plus importantes de l’histoire de la pensée humaine et ses travaux contiennent le point de départ de la physique. Son héritage est encore présent aujourd’hui.» (Whithehouse) Et la passionnante biographie de cet auteur se lit comme un roman. Incontestablement, un livre à lire.

Auteur

  • Gabriel Racle

    Trente années de collaboration avec L'Express. Spécialisé en communication, psychocommunication, suggestologie, suggestopédie, rythmes biologiques, littérature française et domaine artistique. Auteur de très nombreux articles et d'une vingtaine de livres dont le dernier, «Des héros et leurs épopées», date de décembre 2015.

Partagez
Tweetez
Envoyez
Publicité

Pour la meilleur expérience sur ce site, veuillez activer Javascript dans votre navigateur