Glen Charles Landry aux Prix écrans canadiens: une 2e nomination en six ans

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Publié 26/02/2013 par Guillaume Garcia

Habitué d’assurer la conception visuelle du gala des Prix Indspired (anciennement les National Aboriginal Achievement Awards), Glen Charles Landry est en compétition pour la deuxième fois en six ans dans la catégorie Direction artistique d’une série de non-fiction au Prix Écrans Canadiens. Son travail sur le 19e gala récompensant les plus belles réussites autochtones avait été marqué par la création d’un décor inspiré des éléments graphiques des animaux sur la côte ouest canadienne. L’Express a rencontré le directeur artistique et concepteur visuel dans un café proche de la station Broadview afin de mieux connaître les ficelles de ce métier méconnu.

Quand on propose à Glen Charles de prendre en main la direction artistique d’un tel gala, il sait que son année va être chargée. Mais il recommence l’expérience chaque année depuis sept ans. Le début de l’expérience est d’ailleurs né du fruit du hasard.

Une année de travail

Alors qu’il tentait de se lancer en télévision, une de ses amies a présenté son travail à un autre contact qui a souhaité rencontrer Glen Charles et comme il le dit: «the rest is history »!

Après trois mois de conception visuelle sur papier, il développe la version finale de dessins pendant un autre trois mois avant de passer à l’étape administrative et business pour un trimestre, qui débouche à terme sur la construction des décors pendant le dernier trimestre.

Le décor qui lui vaut une nomination a été particulièrement remarqué grâce à la présence d’un mobile géant au dessus de la scène, mobile composé de 150 morceaux de métal en or, argent et bronze, qui représentaient les animaux de la culture amérindienne de l’Ouest, tels que les corbeaux, les loups, les ours, les orques…

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«On avait aussi fait des lanternes au plancher pour les loups et une coquille d’œuf en arrière plan. Pour ce décor, j’avais fait des recherches et on a aussi un consultant de la région pour certaines informations sur les différentes tribus, les coutumes et aussi les différents matériaux qu’ils auraient utilisés pour faire ces objets», explique l’ancien pensionnaire de l’École nationale de Théâtre.

Des racine autochtones

Fasciné par la culture autochtone, et encore plus depuis qu’il a appris qu’il a peut-être des descendants autochtones, le natif du Nouveau-Brunswick savoure le plaisir de reconnaître et célébrer la culture et la communauté autochtones.

«Ce ne sont pas que des artistes et des comédiens qui sont récompensés, mais aussi des personnes engagées», souligne-t-il. Inspiré par l’art autochtone, Glen Charles se reconnaît là dedans, lui qui a toujours partagé cette fibre «graphique», depuis ces débuts en dessin.

Les Torontois connaissent Glen Charles Landry pour ses conception visuelles au Théâtre français de Toronto mais il a aussi mis en scène sa propre pièce et écrit un recueil de poèmes avec pour «personnage» central le «francorien», image pessimiste du francophone errant.

Doué en dessin, Glen Charles est rentré à l’université au Nouveau-Brunswick et s’est découvert un talent naturel pour la conception visuelle lors de deux cours qu’il avait pris là-bas.

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Artiste scientifique

On lui a alors conseillé de rentrer au Cégep au Québec, ou à l’École nationale. Il a choisi le Cégep, à Sainte-Hyacinthe, avant de finalement rentrer dans la prestigieuse École nationale de théâtre. Dans le programme de mise en scène, qui est particulièrement prestigieux et international, ils sont en moyenne huit par an à être sélectionnés.

«Je ne savais pas même pas que ça existait ce métier. Je suis rentré à l’école mais si on m’avait dit que j’allais être directeur artistique… je pensais faire comédien!»

Pour ceux qui souhaiteraient se tourner vers ce genre de carrière, Glen Charles donne quelques conseils pour réussir dans ce métier artistique qui demande une bonne dose de rationalité.

«Il faut des talents de dessin, être bon en maths, surtout pour la construction, en physique aussi, pour les contrepoids dans les décors, en peinture, pour les couleurs et la lumière, avoir de bonnes notions de photo pour les caméra et aussi en sculpture.»

Un peu comme aux échecs, le directeur artistique doit avoir deux coups d’avance sur l’adversaire pour anticiper les futurs problèmes. «Il faut aimer bricoler, avoir un esprit scientifique et une vision artistique», résume-t-il.

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En gros, demander à un artiste d’être pratique et rationnel… c’est pas gagné!

La cérémonie des Prix Écrans canadiens a lieu le 27 février et la cérémonie télévisée le 3 mars.

Auteur

  • Guillaume Garcia

    Petit, il voulait devenir Tintin: le toupet dans le vent, les pantalons retroussés, son appareil photo en bandoulière; il ne manquait que Milou! Il est devenu journaliste, passionné de politique, de culture et de sports.

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