Le ministre fédéral de l’Industrie Maxime Bernier ne s’en cache pas: il est un farouche partisan du libre marché. Moins d’état et davantage de responsabilité individuelle.
Il est un adepte des politiques de l’ex-président des États-Unis Ronald Reagan et s’est sûrement intéressé avec passion aux écrits de l’économiste Milton Friedman, prix Nobel d’économie en 1976, décédé jeudi dernier à l’âge de 94 ans. Maxime Bernier a fait voir et entendre ses positions libérales (dans le pur sens du terme), la semaine dernière, à deux reprises.
La première, c’est sa décision de renverser une politique du CRTC, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes. Le ministre va déréglementer la téléphonie par internet même si les plus petits joueurs dans ce secteur ne possèdent toujours pas une portion très importante des parts de marché devant les anciens monopoles Telus et BCE. Ces deux entreprises pourront baisser les prix à leur guise, ce qui pourraient empêcher la croissance en cours dans la téléphonie par internet des câblodistributeurs.
Et puis, deuxième chose: selon le Globe and Mail, Maxime Bernier et d’autres ministres du cabinet Harper ont rencontré des sociétés énergétiques pour leur proposer la vente d’une partie ou de la totalité d’Énergie atomique du Canada, le fabricant des réacteurs nucléaires Candu. Plusieurs consortiums pourraient être intéressés, notamment Bruce Power ici en Ontario. Deux dossiers importants où le ministre appelle à laisser le marché agir. Maxime Bernier est fidèle à ses convictions.
«Ne vous sentez pas coupables»
Ce sont les mots de Clément Gignac, économiste en chef de la Financière Banque Nationale, à qui j’ai parlé vendredi dernier: «Il ne faut pas hésiter à prendre ses profits. Ce n’est pas anti-patriotique. Il faut s’occuper de ses placements et de sa retraite. Il faut sous-pondérer en actions canadiennes.»