«La femme a le droit de monter sur l’échafaud; elle doit avoir également celui de monter à la tribune», s’exclamait la féministe Olympe de Gouges en 1791. Plus de 200 ans plus tard, la femme a obtenu le droit de vote et d’éligibilité dans de nombreux pays mais elle reste sous-représentée dans les parlements et rares sont celles qui gravissent les échelons jusqu’à la tête de l’État.
Pourtant, ces dernières années, les femmes ont le vent en poupe en politique. D’Angela Merkel (Allemagne) à Ellen Johnson-Sirleaf (Libéria), en passant par Michelle Bachelet (Chili), une dizaine de femmes dirigent leur pays dans l’ensemble du monde. Effet mode ou véritable changement des mentalités, la femme serait-elle considérée comme un homme politique à part entière?
La France est l’un des nouveaux pays où la femme prend les rênes d’un parti politique majeur. Ségolène Royal a remporté haut la main les primaires du Parti socialiste français le 16 novembre dernier et brigue désormais le poste présidentiel.
Elle s’est imposée au premier tour, laissant sur le tapis ses deux adversaires, qui se sont amusés à tenir des propos machistes à son égard pendant toute la durée de la campagne. Du «qui va garder les enfants?» de Laurent Fabius au «elle aurait mieux fait de rester chez elle au lieu de lire ses fiches cuisines» de la part de Dominique Strauss-Kahn, les remarques n’ont fait que gagner des voix à Ségolène Royal.
Peur réelle face à une candidate de taille ou mépris des qualités de la femme en politique, ces réactions machistes sont en tous cas le témoin qu’aujourd’hui encore, une femme briguant les hautes fonctions électorales est un intrus, une anomalie en politique.