à 19h41 HNE, le 16 février 2013.
TORONTO – L’annonce soudaine de la démission du ministre des Affaires autochtones et du Développement du Nord, John Duncan, en a fait sourciller plus d’un parmi les chefs des Premières Nations.
Ce départ inattendu est perçu par certains comme une façon pour Ottawa d’acheter du temps, alors que la cause des Autochtones profite d’une visibilité sans précédent sur la scène nationale. Le ministre a remis sa démission vendredi à la suite d’une intervention inappropriée en faveur d’un électeur.
Le chef Isadore Day, de Serpent River en Ontario, affirme que l’annonce du ministre Duncan n’aurait pas pu mieux tomber pour le gouvernement de Stephen Harper. Les conservateurs font l’objet d’une pression croissante de la part des groupes autochtones pour qu’Ottawa se penche sur le dossier de leurs droits, entre autres.
En entrevue avec La Presse Canadienne samedi, le chef Day a déclaré que les leaders des communautés autochtones percevaient ce départ comme une stratégie de désengagement de la part du gouvernement. Il a soutenu que plusieurs de ses confrères n’oseraient pas s’exprimer sur le sujet, par peur de représailles. Selon lui, le gouvernement fédéral pourra gagner du temps avec l’arrivée d’un nouveau ministre et repousser les discussions en prétextant qu’il ne connaîtrait pas encore le dossier.