Guerre des devises: le Canada est vulnérable, dit Mark Carney

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Publié 12/02/2013 par Julian Beltrame (La Presse Canadienne)

à 16h16 HNE, le 12 février 2013.

OTTAWA – Le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, a prévenu mardi que le pays ne sortirait pas gagnant d’une guerre mondiale des devises et qu’il ne lui serait guère utile de se joindre aux manipulateurs afin d’accroître ses exportations.

Le gouverneur sortant a tenu ces propos devant le Comité permanent des finances de la Chambre des communes, à Ottawa, après qu’il eut signé avec le ministre fédéral des Finances, Jim Flaherty, une déclaration du G7, groupe des sept nations les plus industrialisées, dénonçant la manipulation des taux de change.

Dans cette déclaration, faite à quelques jours de la rencontre du G20 devant avoir lieu plus tard cette semaine à Moscou, le G7 exhorte les nations à mettre en place des politiques monétaires respectant les objectifs nationaux et à ne pas se lancer dans une guerre de dévaluation des devises afin de doper leurs propres exportations au détriment de celles des autres.

La déclaration semble viser le Japon, troisième économie en importance au monde, qui a mis branle une série de politiques ayant contribué à une dévaluation de 15 pour cent du yen vis-à-vis du dollar américain au cours des trois derniers mois. Les États-Unis et l’Europe ont également maintenu des politiques monétaires extrêmement accommodantes, même si M. Carney les a jugées appropriées compte tenu des conditions économiques américaines et européennes.

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M. Carney a cependant reconnu que les exportations canadiennes étaient la principale raison de la faiblesse de l’économie du pays, ajoutant que le huard n’avait pas contribué à améliorer la situation. Il a estimé que l’appréciation de la devise au cours des quelque 10 dernières années avait été responsable des deux tiers de la perte de capacité concurrentielle du Canada.

«Si nous devions tenter de contrôler le niveau de notre taux de change, il nous faudrait commencer à fermer ce qui est l’un des marchés des capitaux les plus ouverts et efficaces», a-t-il déclaré.

«Et deuxièmement, on se douterait certainement que nous ne chercherions pas à faire évoluer le taux de change vers le niveau d’équilibre, mais à gagner un avantage concurrentiel», a ajouté le gouverneur.

M. Carney a jugé «extrêmement important» que le G7 respecte les règles en place et que les nations émergentes, comme la Chine, fassent également preuve de flexibilité en matière de devises.

Une libre fluctuation des monnaies permet d’absorber les chocs économiques, a-t-il expliqué. Si la devise ne bouge pas, l’économie doit s’ajuster autrement, en particulier au moyen de salaires réels inférieurs.

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En outre, le gouverneur de la banque centrale a partiellement expliqué la performance plus faible que prévu de l’économie canadienne durant la deuxième moitié de 2012 par la différence entre ce que paient les Canadiens de l’est du pays pour le pétrole importé et ce qu’obtiennent les producteurs de l’Ouest lorsqu’ils expédient du pétrole aux États-Unis. La différence a grimpé jusqu’à 50 $ le baril, un record.

M. Flaherty a récemment affirmé que le faible montant obtenu par les producteurs de l’Ouest avait également eu pour effet de réduire les revenus gouvernementaux.

De façon plus générale, la faiblesse de l’économie canadienne lors des six derniers mois de 2012 est attribuable à des facteurs temporaires, a dit croire M. Carney.

Bien que les données finales n’aient pas encore été dévoilées, l’économie canadienne n’a progressé que de quelque 0,6 pour cent au troisième trimestre, et vraisemblablement de seulement environ un pour cent au cours des trois derniers mois de 2012. Cela représente à peu près un tiers de ce qu’avait prévu la banque centrale plus tôt durant l’année.

M. Carney a cependant indiqué que certains développements positifs étaient survenus ces derniers mois. Les facteurs externes diminuent en Europe tandis que l’économie américaine semble prête à rebondir, en particulier dans les secteurs qui aideront le Canada, plus précisément les dépenses de consommation et l’habitation, a-t-il précisé.

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