La naissance de la fédération canadienne, 150 ans passés, a suscité un intérêt planétaire, selon Marcel Martel, professeur au Département d’histoire de l’Université York et conférencier invité de la Société d’histoire de Toronto, le 24 janvier, à l’Alliance française. L’Europe, l’Amérique latine et l’Océanie auraient suivi les débats de près.
Ce sont les politiciens de la Province du Canada (Ontario-Québec), plus que ceux du Nouveau-Brunswick, de la Nouvelle-Écosse et de l’Île-du-Prince-Édouard, qui citent dans leurs débats des exemples européens, américains et latino-américains pour donner plus de poids à leur position. À leurs yeux, il y a lieu d’«insérer l’action canadienne dans des courants mondiaux».
Canadiens-Français méfiants
Dans la partie québécoise de la Province du Canada, il se trouve des politiciens pour arguer que «les Canadiens-Français auraient un meilleur avenir dans la fédération américaine», car ils disposeraient d’un État doté de plus de pouvoir que ce que prévoient les 72 résolutions adoptées à la Conférence de Québec (1864).
Du côté ontarien de la Province du Canada, on estime plutôt que «la division des pouvoirs, et surtout la faiblesse du gouvernement central dans la fédération américaine, démontrent que les Pères de la Confédération ont tiré des enseignements fort précieux».
Pas de sang versé
Marcel Martel note que l’aspect le plus étonnant de la Confédération est qu’«il n’y a pas eu une seule goutte de sang versée dans sa réalisation». Il précise que «d’autres régions dans le monde, confrontées à des défis similaires, ont été affligées par des révolutions, des guerres civiles et des conflits armés».