Un autre viol collectif dans un autobus en Inde

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Publié 08/01/2013 par Ashok Sharma (The Associated Press)

à 08h30 HNE, le 13 janvier 2013.

NEW DELHI – Quatre semaines seulement après qu’un événement semblable eut fait les manchettes, six personnes ont été arrêtées pour leur implication dans le viol collectif d’une passagère d’un autobus en Inde, a indiqué un porte-parole de la police locale dimanche.

Selon ce policier, Raj Jeet Singh, une femme de 29 ans était la seule passagère d’un autobus qui la menait vendredi soir vers son village du nord du Punjab. Malgré les demandes répétées de la femme, le conducteur aurait refusé d’arrêter une fois arrivé à destination, pour plutôt emmener la passagère ailleurs.

Une fois sur place, le chauffeur et le conducteur l’auraient entraînée vers un édifice où, rejoint par cinq amis, ils auraient violé la femme tour à tour pendant toute la nuit.

Le conducteur aurait déposé la femme à son village le lendemain matin, selon M. Singh.

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Il a ajouté que les policiers avaient arrêté six suspects samedi, et qu’ils étaient toujours à la recherche d’un septième.

Le commissaire adjoint de la police, Gurmej Singh, a affirmé que les six personnes interpellées avaient admis leur implication dans le viol. Il a souligné que la femme agressée se remettait de l’événement à la maison.

Médias exclus du procès

Dans la première affaire qui a ému le monde entier, un juge indien a décidé, lundi, que les médias ne seraient pas autorisés à assister aux audiences préliminaires ni au procès des cinq hommes accusés du viol collectif et du meurtre d’une étudiante dans un autobus de New Delhi à la mi-décembre.

Le juge Namrita Aggarwal a acquiescé à la requête du procureur, qui lui avait demandé d’interdire aux médias d’assister aux procédures judiciaires, selon le porte-parole de la police, Rajan Bhagat.

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Des centaines de journalistes, d’avocats d’autres causes et de curieux avaient rempli la salle d’audience où devaient se présenter les cinq hommes lundi. À l’extérieur du complexe, au moins une douzaine de camions de transmission satellite bloquaient les rues, et des dizaines de journalistes du monde entier attendaient de recevoir des mises à jour.

Les cinq accusés se sont présentés devant le tribunal plus tard dans la journée, et le juge a annoncé qu’une autre audience préliminaire aurait lieu jeudi. Le procès devrait commencer d’ici quelques jours devant un tribunal qui traite les dossiers de façon accélérée.

Les cinq hommes sont accusés de meurtre, de viol et d’autres crimes qui pourraient leur valoir la peine de mort. Le viol collectif de l’étudiante a provoqué une onde de choc en Inde et a suscité de nombreuses manifestations.

Un sixième suspect, âgé de 17 ans, devrait être jugé devant un tribunal pour mineurs, où la peine maximale est de trois ans de détention dans un centre de réforme.

Le procureur Rajiv Mohan avait déclaré la semaine dernière que les tests d’ADN confirmaient que les taches retrouvés sur les vêtements de chacun des accusés correspondaient au sang de la victime.

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Dimanche, deux des accusés ont proposé de devenir des «informateurs» contre les autres accusés, selon des journalistes présents lors de l’audience préliminaire. Les deux accusés en question tentent probablement d’obtenir des peines moins lourdes.

L’ami de la victime raconte

Le compagnon de la jeune femme violée a raconté la semaine dernière, dans une entrevue télévisée, comment ils avaient été attaqués pendant deux heures et demie dans un autobus de la capitale avant d’être abandonnés nus sur le bord de la route, où les passants les ont ignorés et où les policiers ont discuté de questions de juridiction avant de se décider à les aider.

La jeune femme a succombé aux graves blessures internes subies lors du viol dans un hôpital de Singapour, où elle avait été envoyée pour des soins spécialisés.

Les lois indiennes interdisent de publier l’identité des victimes de viol. Le compagnon de la victime et la chaîne qui a diffusé l’entrevue avec celui-ci, Zee TV, n’ont pas donné le nom de la jeune femme, mais la police a ouvert une enquête sur la chaîne, estimant que trop de détails sur l’attaque avaient été révélés dans l’entrevue.

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Depuis l’attaque, de nombreux Indiens plaident pour un renforcement des lois sur le viol et pour une réforme de la culture de la police, qui blâme souvent les victimes et refuse parfois de porter des accusations contre les suspects.

Les autorités de New Delhi ont réagi en créant sept tribunaux aux procédures accélérées pour juger les cas d’agression sexuelle, qui se perdent souvent pendant des années dans les dédales du système judiciaire. Les tribunaux indiens sont connus pour leur lenteur et des millions de dossiers sont en attente à travers le pays.

Lundi, le plus haut juge du pays a demandé aux États indiens de mettre sur pied eux aussi des tribunaux aux procédures accélérées pour juger les crimes commis contre les femmes.

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