Gros projet minier chinois dans l’Arctique canadien

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Publié 01/01/2013 par Bob Weber (La Presse Canadienne)

à 11h07 HNE, le 30 décembre 2012.

EDMONTON – Le conseil des ministres du premier ministre Stephen Harper devra prendre une autre décision importante quant à un projet d’envergure proposé par des Chinois, dans le domaine des ressources naturelles.

Quatre ministres fédéraux devront décider prochainement de la façon dont ils mèneront une évaluation environnementale concernant le projet Izok Corridor. Il pourrait rapporter plusieurs milliards de dollars dans l’Arctique, mais il entraînerait la construction de mines à ciel ouvert, de routes, de ports et d’autres installations qui pourraient chambarder l’environnement de la harde de caribous de Bathurst qui est déjà fragilisée.

«Ce sera le plus gros problème», a déclaré Sally Fox, la porte-parole du promoteur MMG Minerals, une filiale de la compagnie chinoise Minmetals Resources Ltd.

Il serait difficile d’exagérer la portée de la proposition. Centré à Izok Lake, à environ 260 kilomètres au sud-est de Kugluktuk, le projet s’étendrait à travers le vaste secteur de l’ouest du Nunavut.

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Izok Lake aurait cinq mines souterraines et à ciel ouvert différentes qui produiraient du plomb, du zinc et du cuivre. Trois autres mines se trouveraient sur un autre site à High Lake, à 300 kilomètres au nord-est.

MMG veut aussi construire une usine de traitement capable de gérer 6000 tonnes de minerai par jour, des parcs qui pourraient stocker 35 millions de litres de diesel, deux camps permanents totalisant 1000 lits, des pistes d’atterrissage et plus de 350 kilomètres de route, incluant 70 ponts qui s’étendraient de Izok Lake à Grays Bay sur la côte de l’Arctique central.

MMG prévoit aussi la construction d’un port qui pourrait accueillir des navires allant jusqu’à 50 000 tonnes qui feraient 16 allers-retours par an, à la fois à l’est et à l’ouest, à travers le passage du Nord-Ouest.

Le lac Izok serait vidé, l’eau endiguée et détournée vers un lac voisin. Trois petits lacs de High Lake serait également drainés. Grays Bay serait substantiellement remplie à la suite de ces manoeuvres.

Le résultat final serait une production de 180 000 tonnes de zinc et de 50 000 tonnes de cuivre par année.

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«C’est très significatif», a fait valoir Mme Fox.

Les gisements datent d’il y a longtemps. Izok a été découvert dans les années 1970 et la découverte de High Lake remonte aux années 1950. Ils ont été possédés par une demi-douzaine de sociétés différentes avant d’être acquis par Minmetals en 2009.

Leur temps est venu, selon Mme Fox.

«Ces mines sont les raisons principales qui font que nous avons confiance en l’avenir, a-t-elle dit de Melbourne en Australie, où se trouve le siège social de MMG. Dans les prochaines années, plusieurs grandes mines de zinc ne seront plus capables de produire.»

Une de ces mines, Century Mine, est une propriété de MMG et elle produit 500 000 tonnes de zinc annuellement.

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«Avec le projet Izok Corridor au Canada et notre autre projet en Australie, nous espérons remplacer la production de zinc de la mine Century », a déclaré M. Fox.

MMG estime que le projet Izok créerait environ 1100 emplois durant la construction et 710 emplois permanents par la suite. La durée de vie de la mine est estimée à 12 ans, mais Mme Fox croit que l’exploration est susceptible de dépasser ces prévisions.

Mais, plus de 400 personnes, organisations, groupes autochtones et gouvernements se sont dit préoccupés au sujet du projet devant la Commission du Nunavut chargée de l’examen des répercussions.

«Tant le site de Izok Lake et celui de High Lake, ainsi que l’itinéraire prévu de la route, sont à proximité de l’aire où les hardes de caribous de Bathurst mettent bas», a écrit le gouvernement des Territoires du Nord-Ouest.

«Le projet proposé pourrait causer des effets significatifs sur l’écosystème et sur la faune», selon Environnement Canada.

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Plusieurs ont fait valoir que la population de caribous de Bathurst a récemment été stabilisée après avoir subi une chute de 90 pour cent dans les années 1980. Cette baisse importante et soutenue a forcé les groupes autochtones à arrêter la chasse du troupeau et c’est pour cette raison que beaucoup se méfient de tout ce qui pourrait nuire à la harde.

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