Fin du monde: des milliards $ en livres, films, tourisme et bunkers

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Publié 20/12/2012 par Agence Science-Presse

La fin du monde des Mayas aura été l’occasion de faire de bonnes affaires. S’il était possible de tout additionner, le total atteindrait plusieurs milliards de dollars. Survol d’un «produit culturel» tout à fait de notre époque.

Ça a commencé avec le film 2012, de Roland Emmerich qui, il y a trois ans de cela, a rapporté la coquette somme de 770 millions de dollars. Certains y voient l’acte de naissance de cette peur d’une «apocalypse des Mayas», mais en réalité, les «croyants» avaient l’œil sur le 21 décembre 2012 depuis les années 1990.

Selon une compilation faite il y a déjà plus d’un an, 300 livres avaient été publiés à propos de cette apocalypse. Plusieurs furent des bestsellers.

La chaîne de télé National Geographic a produit un documentaire, Compte à rebours avant la fin du monde. On y démolit les croyances, mais ce n’est pas l’impression que donne la publicité. Et ça fait partie de ses meilleures ventes en DVD.

Cette chaîne de télé a flairé la bonne affaire: elle a lancé cet automne une série de 12 documentaires d’une heure sur les gens qui se préparent à la fin du monde, notamment en construisant des abris anti-atomiques.

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La chaîne de télé Discovery, qui n’a parfois de «scientifique» que le nom, a diffusé dès 2009 une série, qui se vend également très bien en DVD, sur les risques de méga-tempêtes solaires, d’inversion des pôles magnétiques, de super-volcans et autres événements qui, à ce qu’on disait, pourraient se produire en 2012.

Même le History Channel a sauté sur l’occasion avec des titres comme 2012, la fin des temps, Les derniers jours sur Terre, Les Sept signes de l’Apocalypse et Nostradamus 2012. Les historiens doivent s’en arracher les cheveux.

Un endroit qui aura fait de bonnes affaires grâce aux Mayas, c’est la région de Bugarach, en France. Il s’y trouve une montagne qui serait le lieu du sauvetage de certains «élus». Une trentaine d’habitants, sur les 200 du village, ont mis leur maison en vente au prix fort, des chambres de la région ont été louées jusqu’à 2000 $, et des pierres de la montagne seraient en vente à 200 $… le gramme.

De l’autre côté de l’Atlantique, le ministère mexicain du Tourisme ne s’en cache même pas: cette année, les Mayas sont bons pour les affaires. La pyramide de Teotihuacan, qui n’a pourtant rien à voir avec les Mayas, tout comme le site archéologique de Chichén Itzá, font partie des lieux de rendez-vous pour le 21 décembre. Des cérémonies rituelles — ou de proches imitations au seul bénéfice des touristes — sont organisées en plusieurs endroits, y compris dans l’État voisin du Guatemala, où nul autre que le président du pays se déplacera pour une telle cérémonie, télédiffusée en direct depuis la cité maya de Tikal.

C’est aussi une bonne année pour l’industrie des bunkers. Les plus luxueux sont offerts par la firme américaine TerraVivos, qui aurait construit une vingtaine de ces refuges capables d’abriter entre 200 et 1000 personnes. Coût d’une place: de 35 à 50 000 $.

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Pour ceux qui n’ont pas les moyens de se construire un bunker, quantité de sites vendent des kits de survie à l’apocalypse. Lampes de poche sans piles, allumettes imperméables, couteaux, antibiotiques, réchauds au gaz… et des livres pour savoir comment survivre à l’effondrement de la civilisation. Une compagnie suisse vend un tel kit, incluant de la nourriture lyophilisée… garantie pour 20 ans!

Le vrai kit de luxe: vendu par une firme américaine appelée Zombie (!) pour 24 000 $. À ce prix-là, vous avez droit à des jumelles à infrarouge, des masques à gaz et, bien sûr, des armes à feu.

www.sciencepresse.qc.ca

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