Encore aujourd’hui, la cyberdépendance fait l’objet de débats au sein de la communauté scientifique. Bien que de nombreux intervenants en santé mentale traitent des personnes qui ont un usage problématique d’Internet et des nouvelles technologies, la cyberdépendance n’est pas reconnue officiellement, d’un point de vue médical.
Si la cyberdépendance n’a pas encore de statut médical officiel, c’est qu’elle implique l’usage abusif d’une ou de plusieurs technologies qui n’existaient pas il n’y a pas si longtemps: Internet en général, mais aussi jeux multijoueurs en ligne, médias sociaux, séries et films en flux continu sur internet, etc.
C’est aussi parce qu’on a du mal à la définir. «Depuis un certain nombre d’années, les cliniciens observent des cas de cyberdépendance sur le terrain, mais on manque encore de données scientifiques pour bien cerner le phénomène», explique la Dre Karine Igartua, présidente de l’Association des médecins psychiatres du Québec.
Le Trouble du jeu sur Internet
Toutefois, les choses évoluent vers une reconnaissance de ce problème, ou d’une partie du problème. «Dans la dernière version du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, le DSM-V qui date d’il y a deux ans, le trouble du jeu sur internet (Internet gaming disorder) est inclus dans une annexe des diagnostics dits à l’étude», indique la psychiatre.
En Europe, la Classification internationale des maladies (CIM-11), l’équivalent du DSM, inclura le vidéo gaming dans la famille des dépendances dans sa prochaine mouture qui sera publiée au printemps 2018.