Échanger avec l’auteure-compositrice française Camille Hardouin, dont le premier album, Mille bouches, paraissait il y a quelques mois, c’est ouvrir une porte vers un univers pétri de rêves et de douces délinquances, comme en témoigne Les pirates, la chanson faisant l’objet de cette chronique.
Vous avez grandi au sein d’une famille qui gravitait vers les domaines scientifiques, mais vous aviez une imagination libre et aventureuse. Votre famille appréciait-elle la manière dont s’exprimait votre liberté?
Au départ, ma famille était un peu inquiète, mais tout le monde a été aussi encourageant que possible dès qu’ils ont un peu plus compris ce que je faisais.
C’est difficile de savoir ce qu’il y a dans la tête des autres, mais c’est sûr que cette obsession de raconter des choses, qui me prenait toute la tête (je ne voulais faire que ça, dessiner, lire ou écrire, ou vivre en posant des questions, c’est encore la seule chose qui me parait logique).
Comme c’était une attitude différente, il y a eu des petits frottements, des incompréhensions. J’ai mis longtemps à apprendre comment vivre avec cette soif et en même temps être avec les autres humains! J’ai encore l’impression bizarre de rencontrer enfin quelqu’un de ma planète quand je rencontre un artiste dont le travail me parle.